«C'était une situation exceptionnelle. En 2012, on se souviendra qu'il a fait très chaud pendant la dernière semaine du mois de mars et la crue des eaux est arrivée plus hâtivement», mentionne celui qui survole l'immense plan d'eau chaque printemps depuis des lunes.
Hier matin, le site Internet de Rio Tinto Alcan indiquait que le niveau moyen observé du Piekouagami était de 4,01 pieds. Cette mesure tient compte des trois jauges situées à Saint-Henri-de-Taillon, Saint-Gédéon et Roberval.
«Lorsqu'il atteint un niveau de 10 pieds, c'est signe que ça s'en vient. Mais pour que le lac cale, ça prend du temps chaud et des précipitations. À l'heure actuelle, il doit y avoir encore de 20 à 24 pouces de glace par endroits et sa surface est encore recouverte de blanc. Je vais commencer à faire des survols tranquillement à partir de la semaine prochaine afin de surveiller l'évolution de la situation», souligne l'aviateur.
Pour que le lac soit décrété «calé», 70% de sa superficie doit être à l'eau claire. La date la plus précoce a été enregistrée le 14 avril 1945, mais selon les statistiques, en moyenne, les glaces disparaissent entre le 3 et le 10 mai.
«La tradition ne dément pas. Avec les années, j'ai remarqué que lorsque les glaces de la rivière Ashuapmushuan sont libérées à Saint-Félicien, celles du lac Saint-Jean le sont de sept à dix jours plus tard», pointe celui que les gens surnomment à la blague «le glaciologue du lac Saint-Jean».
Chez les Jeannois, on dit que «l'été peut arriver lorsque les glaces libèrent le lac de leur emprise hivernale et que le plan d'eau prisonnier de celles-ci agit comme une glacière géante pour les habitants des berges». Et pour d'autres, ce moment de l'année signifie que c'est le temps de sortir le BBQ.