Elle s'appelle Hong Lê Thi Viêt. Le couple s'est marié le 13 août 2010, un mois presque jour pour jour après leur première rencontre. Un coup de foudre, insiste Gino Vallée, qui est journaliste de profession.
Si leur union s'est matérialisée rapidement, il en est tout autrement pour leur espoir de fonder une famille en sol canadien. Plus de deux années se sont écoulées et encore aujourd'hui, le couple ne sait pas quand son projet de vie se concrétisera.
Joint à Thuan An, un petit village de pêcheurs où réside sa conjointe, Gino Vallée se dit épuisé, voire frustré par la lenteur du processus dans lequel il s'est engagé. Il compare la situation à «un interminable labyrinthe».
En novembre dernier, lorsqu'il a quitté le pays pour se rendre au Vietnam, il était convaincu que trois mois suffiraient pour obtenir le visa permanent de Hong. Aussi plutôt que de célébrer la Saint-Valentin sous la neige, il a dû prolonger de trois mois supplémentaires son droit de résidence au Vietnam. Une fois ce délai expiré, il devra vivre une nouvelle séparation.
«Ça n'a pas de bon sens. C'est la troisième fois que je viens ici. Nous avons déjà été une année et neuf mois sans nous voir. Nous devions avoir une entrevue à Singapour, où les demandes de visa sont traitées pour toute l'Asie du Sud-Est, mais nous sommes toujours en ''stand-by''. Je reçois des infos de part et d'autre et je ne sais plus trop quoi penser. Ma blonde n'est pas une menace pour le pays. Ce n'est pas compliqué, tout ce qu'on demande, c'est de vivre notre vie. Juste faire notre petite affaire ensemble, au Québec», exprime-t-il.
Sacrifices financiers
Au moment de repartir pour le Vietnam, Gino Vallée a abandonné un poste à la télé de Cogéco, à Alma. Là-bas, il ne touche aucun revenu substantiel.
«Je ne peux pas faire des ''folies''. L'argent ne pousse pas dans les arbres au Vietnam. Mais, quand je pense aux raisons qui ont motivé ce voyage, je me dis que c'est correct. Quand tu es en amour avec quelqu'un et que tu sais que c'est réciproque, l'argent n'est rien», confie-t-il.
C'est plutôt son impuissance quant à la situation qui le pousse hors de lui.
«On dépend de personnes qui ne nous ont jamais vus. Notre avenir est entre leurs mains. C'est cliché, mais j'ai vraiment le sentiment de n'être qu'un numéro de dossier. On me disait que notre dossier serait traité dans les 24 mois. Ça fait 26 mois que notre demande est formulée.»
Entre autres démarches, le Saguenéen a fait appel au bureau du député fédéral Dany Morin. Lors d'un entretien téléphonique, son attachée Nadine Belley-Traoré a confirmé que l'on suit le dossier avec grand intérêt et que des interventions ont été effectuées auprès d'Immigration Canada. La responsable s'est cependant limitée à ces quelques détails, compte tenu du caractère privé du dossier.