Ce sont les écoles, par la voie du secrétariat, qui contactent les gens pour un remplacement. Une façon de faire arbitraire qui nuit à plusieurs jeunes enseignants, déplore Catherine Laberge.
«Ce sont les secrétaires des écoles qui décident qui appeler. Il faut donc courir les écoles avec nos cartes professionnelles pour se faire connaître et prier pour qu'elle daigne nous appeler. Et si la secrétaire ne nous connaît pas ou aime mieux une autre personne, elle ne nous rappelle même pas. C'est comme un coup d'épée dans l'eau à chaque fois», exprime Mme Laberge, ajoutant qu'elle a déjà vu des jeunes professionnels offrir des cadeaux à des adjointes administratives pour mousser leur candidature.
Après quelques tentatives pour enseigner au Saguenay, cette dernière a décidé de s'exiler il y a quelques années. Après un séjour à Sorel et à Port-Cartier, elle a tenté à nouveau d'obtenir du travail dans sa région, mais en vain.
«J'ai essayé à la fin de mes études, mais je ne travaillais pas. Donc je suis partie à Sorel et à Port-Cartier. Et j'ai réessayé cet automne, car je veux vivre ici. Mais il n'y a rien à faire. Tant qu'on n'a pas de contact avec une secrétaire, on ne travaille pas», constate l'enseignante.
«Et on ne peut pas dire que je ne suis pas qualifiée. Je suis formée en enseignement préscolaire primaire, en adaptation scolaire, j'ai de l'expérience au secondaire en mathématique et sciences et je peux aussi remplacer au professionnel en esthétique. Même avec tout ça, je n'arrive pas à travailler chez moi.»
L'enseignante a une résidence à Saguenay, mais travaille aujourd'hui pour la CS de Charlevoix. Mme Laberge a d'ailleurs été surprise du processus utilisé dans cette région pour choisir les suppléants. Un processus qui devrait inspirer le Sagunay-Lac-Saint-Jean, souhaite Catherine Laberge.
«C'est une secrétaire qui chapeaute tout le territoire. C'est centralisé, donc ce n'est pas chaque école qui décide quel suppléant contacter. La région devrait faire comme à Charlevoix.»
Ça devrait être centralisé. Ce qui donnerait une certaine équité. Parce que pour l'instant, ça marche par contact à Saguenay», soupire-t-elle.
Jointe un peu plus tôt cette semaine, la responsable des appels pour les remplacements confirme que la CS de Charveloix a centralisé cette tâche, mais seulement au primaire.
Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, il n'y a que la CS du Lac-Saint-Jean qui a adopté cette façon de faire.
«C'est centralisé pour le secondaire et le primaire depuis environ huit ans. Cette décision a été prise pour libérer les directions d'établissement de cette tâche administrative», précise Christine Flaherty, porte-parole de l'organisation.
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