C'est ce que croient plusieurs élus qui ont réagi à l'abandon du projet de la 11e chute à Girardville. «C'est certain que cette décision va encourager les opposants qui vont accentuer la pression. Le Parti québécois a été écorché par le projet de Val-Jalbert et les opposants font partie de sa base militante comme les artistes et les écologistes. On n'a pas à faire les frais de ça. Ils ont cédé à la pression», critique le préfet de la MRC Maria-Chapdelaine, Jean-Pierre Boivin.
Prudent, le président de la Société d'énergie communautaire, Denis Taillon, veut attendre avant de commenter. «Nous allons prendre le temps de décanter cette nouvelle. C'est certain que pour Val-Jalbert, nous sommes très avancés. Il reste quand même quelques autorisations qui nous manquent. Nous allons souffler quand tout sera réglé», a-t-il commenté.
Déjà des voix s'élèvent pour réclamer l'abandon de Val-Jalbert. François Bonnardel de la Coalition avenir Québec exige que le projet soit arrêté. «Sur les sept projets de minicentrales, seul celui de Val-Jalbert est maintenu. Tout le monde sait que Bernard Généreux, qui a accepté de se présenter pour le PQ dans une circonscription difficile aux dernières élections, pousse pour que se réalise ce projet depuis plusieurs années. Or, cette décision est totalement injustifiable, que ce soit sur le plan économique ou environnemental. Les Québécois n'ont pas à faire les frais d'une récompense politique», a-t-il déclaré.
Se battre
Les élus du Haut-du-lac vont se battre pour faire changer d'idée le gouvernement. Ils vont se faire entendre au comité interministériel créé pour contrer les répercussions de cette décision. Et elles sont nombreuses pour la minicentrale de la 11e chute. «Nous allons démontrer les avantages du projet de la 11e chute pour notre MRC et les localités de Girardville et Notre-Dame-de-Lorette. Il y avait un projet de pont structurant pour le développement touristique. Il y a des pertes de revenus de 3,2 millions$ par année pour un fonds d'investissement. Nous avions un beau partenariat entre nos localités et Mashteuiatsh et là, on vient de le briser», déplore Jean-Pierre Boivin.
Les élus se questionnent pour quelles raisons d'autres sources d'énergie comme l'éolienne n'est pas touchée, alors que le Parti québécois explique sa décision sur le surplus énergétique au Québec.
Lpotvin@lequotidien.com