Après un arrêt à l'administration pour les consignes de sécurité données par le président du syndicat Pascal Cloutier, je monte quelques marches pour découvrir la bête; l'imposante machine numéro 5. Huit mètres de haut par 100 mètres de long. Un mastodonte. De la vapeur émane des rouleaux à sa tête. Le bruit est assourdissant. Direction poste de contrôle. Présentation. Je serai, l'espace d'une journée, le presque conducteur «runner» de la machine #5, grâce au bon soin de Robert Rousseau.
L'équipe est déjà à l'oeuvre et je serai plongé rapidement dans la réalité. Le défi; s'assurer que le papier ne casse pas. Sinon, perte de revenus. J'espère que ça se produise pour le résultat du reportage... J'aime autant pas, à cause des inconvénients que ça pourrait causer aux travailleurs. «Quand ça casse, c'est le branle-bas de combat. Tout le monde est à pied d'oeuvre pour reprendre la production. Le papier continue à se fabriquer, il faut réussir à le remettre en place sur les rouleaux et éviter qu'il y ait trop d'accumulation de résidus à des endroits dans la machine», explique Robert Rousseau qui est conducteur de la #5 depuis sa réouverture le 1er octobre. L'arrêt doit être le plus court possible. La production doit reprendre au plus vite. En exploitation, le papier produit doit respecter les standards de la compagnie ou du client sinon il sera retourné dans un immense réservoir pour le mélanger pour être incorporé dans la recette de pâte. La machine ne s'arrête jamais, à part une fois par mois pour l'entretien.
Plein de détails
Ce matin-là Robert Rousseau et Paul-André Morency discutent pour trouver une solution pour ajuster la vitesse d'une valve qui permet l'entrée de produit chimique dans la recette de pâte. La réparation doit se faire sans modifier la propriété de la recette. De nombreuses précautions sont à prendre.
Aussi, on doit procéder au changement d'un épurateur qui a brisé pendant la nuit ce qui a causé le cassage du papier et une perte de production d'au moins 30 minutes. Un mécanicien viendra faire le remplacement de la pièce. Après, Robert me confie la réouverture de la grosse valve qui va permettre au liquide de retourner dans le procédé. Même avec un outil adapté, je dois déployer beaucoup de force pour réussir à faire tourner la roulette. Pas facile, je me trouvais un peu moumoune
Par la suite, Robert prend le contrôle manuel de cette ligne pour la remettre en fonction graduellement pour ne pas amener une surcharge sur les autres lignes et peut-être causer des problèmes plus tard dans le procédé de fabrication.
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