Climat d'optimisme

L'industrie québécoise du sciage entreprend 2013 dans un climat d'optimisme alors que tous les grands indicateurs de l'industrie de la construction sont au vert aux États-Unis. Cette fois, tout indique que cette reprise est solide avec une croissance prévue jusqu'en 2017. En prime, la levée de la taxe à l'exportation de 15 % imposée par le gouvernement américain sur les importations de bois d'oeuvre du Canada.


Lundi matin, les paniers Pribec (NDLR : un indice servant à refléter les cours de différents produits du bois sur les marchés), du Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ), établissait à 394 $ par mille pieds de planche (MPP) le prix de vente moyen des différents produits transformés dans les usines de sciage du Québec. Pas plus tard qu'en décembre, le prix du 2x6 de 12 pieds sec de catégories 1 et 2 a connu une explosion de 25 $ du MPP en quelques jours et est soudainement devenu un produit rare sur les marchés.

« La demande a été forte pour les 2x4 et 2x6 secs 1 et 2 en longueurs assorties, notamment aux États-Unis. De plus, le 2x6x12 a été un produit difficile à se procurer », précise le bulletin d'information du conseil.

Analyste spécialisée dans les ressources naturelles de la Banque Scotia, Patricia Mohr estime que les prix pour les panneaux OSB (comme à Chambord) et le bois d'oeuvre vont atteindre des sommets, au cours de la prochaine année.

Les prix ont tout de même connu des hausses significatives, depuis 2008, alors que l'industrie de la construction a littéralement sombré aux États-Unis. En mai 2009, le panier de produits du Québec se vendait à 255 $ le MPP alors qu'il atteint aujourd'hui 394 $.

Le président du conseil, André Tremblay, reste tout de même prudent face à cette reprise assez spectaculaire. Il cite des spécialistes qui font état d'une pointe suivie d'une diminution. « On s'entend pour dire que ça ne retournera pas dans un marché aussi bas qu'au pire de la crise, mais on a appris à être prudent avec tout ce qui s'est passé au cours des dernières années. »

André Tremblay enchaîne en affirmant que les industriels vont profiter de cette hausse pour « nettoyer les bilans financiers ».

Il attire l'attention sur le fait que les augmentations dans les prix vont à peine compenser la chute de la valeur des copeaux qui a été de l'ordre de 40 $ en moyenne la tonne métrique au cours des derniers mois (140 à 100 $). Les scieurs québécois ont aussi pris du retard, selon le président du CIFQ, et ils doivent maintenant planifier des investissements pour conserver leur capacité de transformation.

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