C'est à l'unanimité qu'ils ont refusé, hier soir, de donner suite à cette demande qui leur a été formulée officiellement, le 20 décembre dernier, par la Coalition pour la Sauvegarde de la Chute Ouiatchouan à Val-Jalbert (CSOV), prétextant que la population a eu la possibilité de s'exprimer sur le projet à maintes reprises.
«Les motifs évoqués dans la demande ont été traités lors des préconsultations de la Société de l'énergie communautaire du Lac-Saint-Jean ainsi que lors des audiences publiques. Le droit de la population à s'exprimer sur ce projet a été réalisé. Les MRC concernées ont même procédé à l'ouverture de deux registres pour permettre aux gens d'exprimer leur opposition et bien peu de personnes se sont manifestées», a affirmé Bernard Généreux.
Trois opposants au projet ont profité de la séance publique du conseil de la MRC d'hier soir pour visiter les élus. Même si le Conseil des ministres a donné son aval pour permettre la réalisation du projet et que le décret a été publié dans la Gazette officielle du Québec le 27 décembre dernier, les écologistes ne semblent pas baisser pas les bras, puisqu'ils avaient leur liste de questions à formuler aux représentants de la MRC.
Ces questions portaient notamment sur les impacts reliés aux emplois et au tourisme à Val-Jalbert, le débit de la chute et le turbinage.
«On ne fera pas à nouveau le débat sur toutes ces questions, car ç'a été fait. Nous sommes maintenant en mode réalisation», a mentionné Bernard Généreux, en réponse aux opposants.
Puis, la levée de la séance a rapidement été proposée par le conseiller municipal de Roberval, Jocelyn Bouchard. Une situation qui a soulevé la grogne chez les écologistes.
Échanges musclées
Des échanges musclés entre les représentants de la CSOV et le préfet Bernard Généreux ont duré une quinzaine de minutes lorsque la séance publique a été terminée. «Vous nous avez levé l'assemblée dans la face et vous nous avez fermé la boîte», s'est indignée la porte-parole de la CSOV, Marie-Claude Paris-Tanguay.
Or, le préfet Généreux a affirmé qu'il s'agissait d'un dialogue de sourds et qu'il n'y avait pas place à la discussion avec les opposants. «À les entendre, tout a été mal fait. On ne peut accorder aucune crédibilité à des gens qui prétendent qu'on massacre un équipement que l'on a acquis collectivement, a commenté le préfet. Le projet de Val-Jalbert est novateur. On est en train d'écrire l'histoire du développement de l'énergie communautaire au Québec. Nous avons l'assurance et la conviction que la consultation réclamée a bel et bien été réalisée à la satisfaction du promoteur et de la population.»
La mise en chantier de la centrale devrait débuter à la fin du mois. Le projet de la Société de l'énergie communautaire du Lac-Saint-Jean nécessitera des investissements de 53 millions$.
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