Démantèlement partiel chez Novelis

À peine quatre mois après la fermeture de l'usine Novelis de Saguenay, la direction américaine de l'entreprise a procédé au démantèlement partiel de certains de ses équipements. Rien en provenance du coeur des opérations de l'usine, mais suffisamment pour semer une certaine inquiétude auprès des décideurs régionaux.


L'entreprise spécialisée en aluminium et propriétaire de l'usine de Jonquière, Hindalco, a décidé de ramener des pièces d'équipement à son usine d'Oswego, aux États-Unis, a appris Le Quotidien. Il faut se souvenir que la fabrication de feuilles d'aluminium à Saguenay a pris fin au début du mois d'août et a ainsi envoyé 160 travailleurs au chômage.« Il n'y a aucun équipement crucial qui est démantelé, sauf un réservoir et un charriot élévateur. Toute la balance des équipements de l'usine demeure en place. Nous ne touchons pas au coeur de l'usine. L'idée est de défaire des équipements qui peuvent être remplacés rapidement, que nous pourrions commander dans un laps de temps relativement court, s'il y avait un besoin. Au total, ce sont une dizaine d'objets qui vont être démantelés », mentionne Agathe Audet, directrice générale de l'usine de la rue Fay, à Jonquière.Cette dernière assure qu'aucune pièce formant le coeur de l'usine n'a été défaite et que les procédures d'hibernation pour les 12 à 24 prochains mois ont été réalisées afin de protéger les équipements qui demeureront à l'intérieur du bâtiment. Les fours et la fonderie ne seraient donc pas touchés. Ainsi, des employés ont entrepris de démanteler des assécheurs d'air, des camions à fourche, les postes de contrôle des opérateurs, les ordinateurs des fournaises et surtout les systèmes de contrôle électroniques (MMC).Cet équipement à la fine pointe de la technologie a été installé à grands prix, selon nos informations, au cours des deux dernières années. Il était essentiel pour la bonne marche et la progression de la production.Le démantèlement de ces équipements inquiète bien des gens, notamment des anciens travailleurs, qui ont toujours cru à une possible relance de l'usine.« Ça commence comme ça et après ça n'arrête pas. La compagnie avait dit qu'elle ne toucherait à aucun équipement avant un an. Ça fait seulement quelques mois que l'usine est fermée elle procède déjà à du démantèlement. On va s'apercevoir un moment donné qu'il n'y aura plus rien à l'intérieur. Et les MMC sont des pièces importantes et complexes. Ce ne sont pas que de petites pièces facilement remplaçables », lance un ancien travailleur de Novelis sous le couvert de l'anonymat.Actuellement, quatre employés oeuvrent toujours dans les murs de l'usine jonquiéroise. « Pour le moment, il y a quatre employés et ça va aller en diminuant. Comme c'est le premier hiver que les équipements demeurent en place, mais ne fonctionnent pas, il faut s'assurer que rien ne va se détériorer au cours des prochains mois. Au plan administratif, nous complétons les dernières commandes », précise Mme Audet.