Entrepreneurs forestiers: en voie de disparition

Denis Trottier

Le député Denis Trottier craint que le métier d'entrepreneur forestier devienne en voie de disparition avec les conditions qui deviennent de plus en plus précaires surtout avec le non-renouvellement de contrats de Produits forestiers Résolu.


«C'est certain que si les entrepreneurs sont obligés de miser sur le bois un contre l'autre et que ça baisse les conditions de travail, c'est dangereux.  Il faut que tout le monde puisse avoir des conditions intéressantes sinon c'est l'avenir même de l'industrie forestière que l'on remet en question. Ce n'est pas tout le monde qui va vouloir travailler dans des conditions difficiles» a-t-il commenté. Il pense que la stratégie de Résolu peut représenter un couteau à deux tranchants qui pourrait nuire dans le futur car il n'y aura plus suffisamment de personnes prêtes à travailler à la récolte forestière. «Il y a une limite à la détérioration et le recrutement va devenir impossible. Si ce n'est plus payant et trop compliqué, qui va vouloir s'investir là dedans? C'est une inquiétude pour moi», a-t-il évalué.

Impuissant



Sa rencontre avec Ricahrd Garneau n'a pas pu faire avancer le dossier des entrepreneurs forestiers. Il est impuissant devant la décision de Résolu de ne pas renouveler les contrats de 26 entrepreneurs. «C'est une décision d'affaires. Ils ont des critères et je n'ai pas à juger de ça. Comme le bois n'est pas garanti, ils ne peuvent pas leur assurer de l'emploi», a-t-il concédé. Par contre, il affirme travailler à des solutions. La situation est complexe car toutes les répercussions de la mise en place du nouveau régime forestier n'ont pas été évaluées. «Nous allons prendre en compte toutes les propositions qui nous ont été soumises afin de trouver une solution. Au moins tout le monde se parle», a-t-il ajouté.

Garneau intraitable

Le président et chef de la direction de Résolu Richard Garneau réaffirme que la compagnie n'avait pas le choix de prendre cette décision et ne changera pas de stratégie même si le Syndicat canadien de l'énergie et du papier déposera un grief collectif pour que la compagnie parle directement avec les représentants syndicaux plutôt qu'à chaque entrepreneur qui est un syndiqué. «On ne change pas de stratégie, on a une réduction de 10% de coupe forestière et 30% de moins de bois garanti qui sera aux enchères. On n'a pas le choix de prendre cette décision. On ne peut pas garantir de l'emploi à des «contracteurs» sans avoir le volume garanti», a-t-il martelé en marge d'une conférence de presse.

Il n'est pas en mesure d'affirmer si des entreprises vont mourir à la suite de cette décision. Il mentionne par contre qu'ils auront la possibilité de miser sur le bois aux enchères.

Une situation qui pourrait faire l'affaire de Résolu parce que ça pourrait baisser les coûts d'approvisionnement ?  «C'est de la spéculation! Le gouvernement assume que le coût du bois va être au même niveau, mais nous arrivons à la conclusion que le nouveau régime forestier va faire augmenter de 8$ le prix au mètre cube. C'est une augmentation très importante et nous avons encore beaucoup d'inquiétudes», a-t-il déclaré.