Les petites devaient naître le 23 juin 2011 (40 semaines de grossesse). Elles se sont finalement pointé le bout du nez le 5 avril. «Ma grossesse a commencé à mal aller vers 21 semaines, lorsque j'ai passé une échographie. Les médecins ont constaté que mes filles souffraient du syndrome de transfuseur transfusé. L'une devenait grosse et l'autre trop petite», résume la maman. À ce moment, les médecins n'étaient guère rassurants. Les petites risquaient de mourir. «J'ai été transporté d'urgence à Montréal par avion, où l'on pouvait m'opérer. Sinon, les filles seraient mortes», raconte Isabelle Boivin.
Heureusement, l'opération a réussi et le couple a pu revenir à l'hôpital de Chicoutimi, où l'on a mis Isabelle Boivin au repos forcé. C'est quelques semaines plus tard que la mère a eu ses premières contractions. On l'a transportée à Québec, car à 28 semaines, l'équipe de l'hôpital de Chicoutimi ne peut accueillir des bébés aussi prématurés.
L'accouchement s'est fait par césarienne d'urgence. Victoria et Olivia étaient miniatures à leur naissance et elles ont été immédiatement hospitalisées. La famille aura passé, en tout, trois mois dans des chambres d'hôpital.
«C'est terrible. On se sent tellement impuissants lorsqu'on accouche si tôt. Nos filles étaient si petites, c'est certain qu'on craignait qu'elles ne s'en sortent pas. Mais nous avons toujours été positifs. Il fallait avoir confiance en l'équipe médicale», raconte Isabelle Boivin.
Les parents ont pu dormir au Manoir Ronald McDonald de Québec pendant que les jumelles étaient hospitalisées. Heureusement, les petites se sont développées normalement, sans trop de complications.
«Elles ont souffert d'infections, mais c'était quand même normal dans les circonstances», indique le papa Jean-Luc Tremblay.
Le retour en région
C'est le retour en région qui a été le plus difficile pour la famille. «À Québec, nous étions tellement bien entourés. Je pouvais discuter avec d'autres mères qui vivaient la même chose. Lorsque nous sommes revenus à la maison, on se sentait terriblement seul», note Isabelle Boivin.
La mère ne blâme pas l'hôpital de Chicoutimi pour le manque de services offerts aux familles ayant un bébé prématuré. «Ils ont fait ce qu'ils ont pu. Mais il n'y a pas vraiment de soutien en région», estime-t-elle.
«Déjà qu'avoir des jumelles, c'est du sport, imaginez lorsqu'elles sont nées à 28 semaines! Disons qu'on ne l'a vraiment pas eu facile», ajoute le père.
Aujourd'hui, les adorables jumelles ont 19 mois. Bien qu'elles soient un peu plus petites que la moyenne des bébés de leur âge, Victoria et Olivia débordent d'énergie. Souriantes et rieuses, les gamines sont la grande fierté de leurs parents.
«Lorsqu'on sait ce qu'elles ont vécu, on n'en revient pas. On a cru les perdre et elles sont aujourd'hui en très bonne santé. On ne pourrait pas demander mieux», lance la maman.
À savoir si le couple désire avoir un autre enfant, Isabelle et Jean-Luc n'ont pas pris de décision. «Disons que la naissance de nos filles a été très difficile et éprouvante. On voulait deux enfants et on a eu des jumelles! On ne sait pas pour le futur», confie le papa.