Un martelodrome au Cégep de Chicoutimi

L'entrée en vigueur le 1er avril 2013 du nouveau régime forestier incite le département de foresterie du Cégep de Chicoutimi à se doter du premier martelodrome régional accrédité par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNFQ).


Même si le mot martelodrome peut sembler au départ associé à une activité quelconque de loisir, il n'en est rien puisqu'il réfère à l'époque où les forestiers «martelaient» les arbres devant être abattus ou non, une technique remplacée par l'utilisation de la peinture. Un martelodrome est en réalité une aire forestière désignée selon des critères bien précis par le MRNFQ qui sert de laboratoire aux étudiants en foresterie, explique Véronique Plante, enseignante au département de foresterie du Cégep de Chicoutimi, accompagnée de Pierre Morissette, technicien.

Le premier martelodrome accrédité provincialement dans la région se situe dans un boisé à la hauteur du kilomètre 223 de la route 175 près des anciennes pistes de ski de fond du Mont-Clairval. Sur ce territoire de 0,4 hectare, on retrouve environ 180 arbres de toutes espèces numérotés qui ont tous été examinés par l'oeil expert de Gérald Landry, du MRNFQ, ce qui a permis de déceler différents défauts pathologiques comme des champignons, fentes, nécroses, déformations, etc. pouvant affecter leur survie et leur vigueur à long terme.



Cet exercice étant terminé, tout est en place pour que le nouveau martelodrome devienne un laboratoire à ciel ouvert où les étudiants pourront identifier à leur tour les problèmes des arbres identifiés.

Selon Mme Plante, la nouvelle formation dispensée aux futurs techniciens forestiers deviendra nécessaire avec l'entrée en vigueur du nouveau régime forestier.

«Chaque compagnie forestière devra avoir un marteleur accrédité possédant des cartes de compétence. Chaque arbre devra être inspecté. En vertu du nouveau régime, on doit maximiser l'utilisation de la forêt en choisissant les arbres qui seront récoltés ou non sur une période de 20 ans», explique M. Morissette. En fait, la tâche de marteleur s'ajoutera à celle du technicien forestier, notamment dans les forêts de feuillus.

M. Morissette ajoute que le nouveau martelodrome se distingue des 13 autres accrédités dans la province par la grande variété des espèces d'arbres qu'on y retrouve sur une petite superficie. En effet, des arbres à sucre matures côtoient des bouleaux jaunes ou blancs, peupliers faux trembles, épinettes, ce qui assure la qualité de la formation des futurs forestiers.



Soulignons que les inscriptions à ce programme sont en nette baisse par rapport aux bonnes années avec 29 étudiants inscrits aux trois années du DEC.

Le nouveau martelodrome nécessitera le réaménagement d'un ancien chemin forestier au coût de 14 200 $.