Le nombre de mammifères a diminué considérablement dans la caverne en raison de la maladie décelée en mars dernier alors qu'une équipe de chercheurs de Berlin était à Desbiens.
L'opération annuelle de dénombrement effectuée cette semaine par la direction du site et des techniciens de la faune du ministère de la Faune a permis de dénombrer 42 chauves-souris dans la grotte. Normalement, la colonie compte entre 350 et 400 spécimens.
«En mars dernier, nous en avions recensé 166 lorsque nous avons constaté que le syndrome du museau s'était introduit dans l'hibernacle. Ceux-ci étaient venus faire des prélèvements en espérant que nos chauves-souris soient en santé. Malheureusement, toutes celles que nous avons vues étaient malades», souligne le directeur général de la Société récréotouristique de Desbiens, Gerry Desmeules.
Étude
Les chercheurs berlinois travaillaient sur la génétique de la chauve-souris en comparant les spécimens d'Europe ayant résisté à la maladie avec celles du Québec, en santé et affectées par ce syndrome.
«Celles qui étaient malades sont probablement toutes décédées. Et heureusement, les 42 chauves-souris que nous avons aperçues cette semaine sont en bonne santé. Elles sont donc très précieuses, car elles nous permettront de reconstituer notre colonie», ajoute M. Desmeules.
Le syndrome du museau blanc fait considérablement de ravage dans les populations de chauve-souris. Cette maladie décime 95% des spécimens là où elle s'introduit. Le champignon causant le syndrome du museau blanc s'installe sur les ailes, les pieds, les oreilles et le visage des mammifères.
Elles se réveillent donc plus souvent, dépensent plus d'énergie et, étant donné qu'elles se nourrissent d'insectes, elles ne peuvent plus refaire leurs réserves d'énergie. Elles meurent de froid ou de faim, si bien que trois des huit espèces du Québec sont considérées menacées, dont la petite brune et la nordique qui sont présentes dans la Caverne du Trou de la Fée.
«Les chauves-souris sont très utiles à l'homme. Elles jouent un rôle écologique essentiel. Un seul de ces mammifères volants peut bouffer des milliers de moustiques chaque nuit. Non seulement elles nous débarrassent d'un grand nombre d'insectes nuisibles, mais elles permettent de diminuer la propagation des maladies transmises par les insectes piqueurs. Sa valeur en milieu agricole est considérable», termine M. Desmeules.
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