Depuis maintenant cinq ans dans la région, la Fête des anges permet aux gens vivant un deuil périnatal de se réunir et de célébrer leur enfant parti beaucoup trop tôt par une symbolique envolée de ballons. Des enfants décédés pendant la grossesse, à la naissance ou quelques jours plus tard.
Pendant la cérémonie empreinte d'émotions, des parents ont témoigné de cette lourde perte. La chanteuse Janick Fournier a offert quelques chansons touchantes aux parents endeuillés.
«Quand on perd ses parents, on s'appelle orphelin. Quand on perd son épouse, alors on s'appelle veuf. Quand on perd sa jeunesse, bien entendu, c'est vieux que l'on devient. Mais quand on perd son gamin, il n'y a pas de mot.» Les paroles écrites par Linda Lemay ne pouvaient mieux décrire les sentiments vécus par les parents.
Un montage photo des enfants disparus a défilé sur un écran. Plusieurs parents n'ont pu retenir leurs sanglots, déchirant le silence.
«Cette fête, elle est importante pour les parents. C'est une journée dans l'année où ils fêtent leur enfant. Parce qu'il n'y a pas de cadeau à Noël... il n'a pas de fête. C'est une façon de le fêter et de ne jamais l'oublier», exprime Mélissa Gravel, l'instigatrice de l'événement. Cette dernière a d'ailleurs perdu sa petite fille à la naissance il y a quelques années. À la suite de cette douloureuse perte, cette infirmière clinicienne a décidé d'accompagner d'autres parents dans leur deuil périnatal. «Je voulais donner un sens à ce que j'ai vécu. Et parce qu'il n'existait pas de réels services pour m'aider ou m'accompagner», raconte la mère de ma famille.
Par ses propres moyens, elle décide de créer la version saguenéenne de la Fête des anges qui se déroule partout au Québec. Au départ, elle accueillait quelques dizaines de parents dans une minuscule salle qu'elle réservait à ses propres frais. Mais la notoriété grandissante de l'événement a attiré davantage de gens, obligeant Mme Gravel et sa collaboratrice Isabelle Girard à trouver un nouveau local. Le Complexe Carl Savard a décidé de s'impliquer dans la cause. Depuis deux ans, la Fête des anges se tient dans ces locaux.»Mélissa Gravel nous a approchés et nous avons embarqué. Nous avons décidé de prendre les choses en main et d'offrir de l'accompagnement. Nous offrons gratuitement aux parents d'aller chercher leurs enfants à l'hôpital. Nous réservons aussi un espace dans le columbarium pour ces petits anges. Pourquoi on fait ça? Parce qu'il n'y avait rien avant pour ces parents», précise Marie-Anick Jean, directrice adjointe et thanatologue au Complexe funéraire Carl Savard.