«C'est inconcevable que des êtres vivants servent à soulager des créanciers», soutient Mme Desbiens.
Dans un avis public publié dans le journal Le Point du Lac-Saint-Jean, le 2 octobre dernier, on apprenait que le 16 octobre 2012 à 16 h 30 au 227, rang Saint-Joseph à Dolbeau-Mistassini, seront vendus par huissier de justice, les biens du Refuge Zoo-Logis inc. saisis en cette cause, soit: un véhicule Dodge Dakota, une remorque artisanale, un ordinateur complet, un lot d'accessoires pour animaux... et un lot de chiens de races variées.
La seule condition d'achat est de payer en argent comptant.
«Aberrant, affirme Mme Desbiens. Ce n'est pas illégal, c'est immoral. On utilise des animaux pour faire clairer une dette. Idéalement, ce sont les refuges qui achèteraient les chiens, mais on sait qu'ils n'ont déjà pas de sous. Je ne peux surtout pas leur lancer la balle. Ça ira au plus offrant.»
Le syndic de faillite Fabien Tremblay avoue ne jamais avoir vu une telle chose en 25 ans de carrière. «J'ai déjà vendu des animaux de ferme, mais pas des chiens. Je ne suis au courant d'aucune loi qui pourrait empêcher qu'une telle vente se fasse. J'avoue que c'est vraiment inhabituel. Je n'ai jamais entendu parler qu'une telle vente de chiens avait eu lieu.»
C'est le huissier de justice Stéphane Tremblay, de Tremblay Raiffaud, qui est saisi de la cause de la fourrière de Dolbeau-Mistassini.
Organismes
Sherly Desbiens aimerait qu'un responsable du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), ou d'Anima-Québec soit sur place lors de la vente en justice pour s'assurer que les animaux se retrouvent entre bonnes mains.
«C'est totalement immoral ce qui se produit là! Il faudrait, au moins, que le MAPAQ ou que Anima-Québec soit là pour s'assurer que les animaux soient réacheminés aux bons endroits.»
Anima-Québec est un organisme à but non lucratif qui veille à la sécurité et au bien-être des chiens et chats du Québec par des activités d'inspection, d'éducation et d'information. Joints vendredi, les responsables de la SPCA à Saguenay et ceux d'Anima-Québec ont indiqué que ce dossier spécifique n'était pas sous leur gouverne. Chez Anima-Québec, on nous a affirmé, lors d'un deuxième appel, avoir parlé avec le MAPAQ. Le ministère était censé nous rappeler, nous disait-on, ce qui n'a pas été fait. L'appel a été fait vendredi après-midi.
«Il faut à tout prix éviter que ces chiens tombent dans les mains de propriétaires d'usines à chiots ou de toutes autres personnes malveillantes», termine Mme Desbiens.