Les sauvaginiers, qui comptent maintenant 1800 membres dans la région, avaient convié la presse hier pour sensibiliser la population au début de la saison de chasse aux oiseaux migrateurs.
L'événement survient 24 heures après qu'un juge de la Cour supérieure du Québec eut donné gain de cause au gouvernement Charest qui contestait la loi fédérale qui encadre la destruction du registre mis en place au lendemain du drame de Polytechnique.
«Nous ne prendrons pas position à savoir si le gouvernement du Québec doit ou non maintenir le registre des armes à feu. Il faut revenir en arrière pour comprendre qu'il a été créé pour répondre à la population et aux personnes qui ont vécu les conséquences de Polytechnique. C'était de bien mal connaître les armes à feu que de penser que le registre allait permettre de contrer les déséquilibrés qui posent des gestes comme celui survenu le 4 septembre au Métropolis», affirme Michel Bouchard.
Les chasseurs ont l'obligation de détenir un certificat d'acquisition et de possession d'arme à feu quand ils désirent acheter un fusil ou une carabine. Dès lors, les policiers disposent d'informations sur l'acquéreur.
«Quand les policiers interviennent lors d'un événement de violence conjugale, ils sont en mesure de savoir si l'individu a un certificat d'acquisition. Ils peuvent donc adopter un comportement en partant du principe que des armes se trouvent à l'endroit où ils interviennent puisque l'individu est en possession de son permis. Ils n'ont pas besoin de savoir si les armes sont enregistrées ou non pour effectuer leur travail de façon sécuritaire.»
L'enregistrement obligatoire des armes à feu d'un océan à l'autre n'a pas réussi à freiner les ardeurs des tireurs qui font irruption dans des endroits publics pour abattre des personnes. Selon Michel Bouchard, la solution mise de l'avant, qui a coûté des centaines de millions$ aux contribuables, est un échec et continuera de l'être si jamais Québec décide de récupérer les données du programme pour les administrer.
«On va encore investir beaucoup d'argent pour payer des personnes qui remplissent les registres. Ça va prendre des ordinateurs et des programmes nouveaux tous les dix ans. Ça ne réglera pas le problème de base qui est celui des personnes dérangées qui utilisent des armes pour commettre des crimes. L'enregistrement des armes à feu constitue une autre tracasserie pour les chasseurs.»
Il en est de même pour la solution préconisée par certains qui consiste à entreposer des armes dans un site sécuritaire afin de rendre leur accès encore plus difficile. Cette proposition, reprend le directeur, fait fi des conditions de pratique de la chasse. Il serait effectivement difficile de donner accès à une arme au chasseur d'oiseau migrateur qui doit se lever à 3h du matin pour aller s'installer dans un champ.
Il y a donc une méconnaissance des armes et du monde de la chasse qui est à l'origine des solutions inadéquates pour faire croire à la population qu'elle est en sécurité.