Difficile de prévoir des interventions

Des opérations de chalutage sont réalisées chaque année sur le lac Saint-Jean afin de mesurer l'importance de la reproduction de ce petit poisson fourager qui constitue la base de l'alimentation de la ouananiche. La quantité d'éperlans dans le lac Saint-Jean influence la taille des saumons d'eau douce et fait la différence entre un poisson normal et les ouananiches «ballon de football» que les pêcheurs ont prélevées pendant la saison 2011.

L'aménagement de hauts fonds en gravier dans les secteurs de haute production des jonctions des rivières Mistassini et Ashuapmushuan et à la sortie de la Péribonka est aussi improbable. Les relevés effectués sur le lac Saint-Jean et les analyses des quatre grandes populations ont confirmé que l'éperlan qui se reproduit dans les zones sablonneuses est celui qui constitue le corps des stocks, et non celui qui se reproduit dans les gravières situées entre Roberval et la pointe de Chambord.


Le lac Saint-Jean est un vaste plan d'eau avec des populations d'éperlans qui se reproduisent dans des zones inhabituelles. Ce qui a pour effet de rendre tout aménagement pour favoriser la reproduction du poisson fourrager très onéreux sans pour autant savoir si de telles mesures seraient efficaces.

La biologiste aquatique Sonya Lévesque devra émettre des hypothèses aux responsables du comité scientifique quant à la nature des aménagements possibles pour soutenir les stocks d'éperlans dans le lac Saint-Jean. Le peu d'expériences réalisées dans le monde l'amène à croire qu'il n'existe aucune solution miracle et que dans les faits, une combinaison de solutions permettra de stabiliser la qualité de la pêche sportive au lac Saint-Jean.



«Les Américains ont fait un choix qui fait en sorte que l'on devient prisonnier d'un tel système. Le jour où vous arrêtez d'introduire de l'éperlan, tout le système s'écroule. Je crois que nous sommes dans une autre vision qui consiste à maintenir le plus possible un système naturel.»

Toujours en référence à la stratégie déployée dans le Maine, la biologiste fait remarquer que des investissements massifs seraient nécessaires pour déployer une importante logistique puisqu'il faudrait produire des oeufs d'éperlans, les transporter et les déposer sur des fonds sablonneux. Rien n'assurait que le reste de l'équation serait présent puisque la nature démontre jusqu'à maintenant que certaines années, pour des raisons inconnues, la reproduction est très basse.

L'aménagement de hauts fonds en gravier dans les secteurs de haute production des jonctions des rivières Mistassini et Ashuapmushuan et à la sortie de la Péribonka est aussi improbable. Les relevés effectués sur le lac Saint-Jean et les analyses des quatre grandes populations ont confirmé que l'éperlan qui se reproduit dans les zones sablonneuses est celui qui constitue le corps des stocks, et non celui qui se reproduit dans les gravières situées entre Roberval et la pointe de Chambord.

Qui plus est, les très mauvaises années de reproduction ne sont pas nombreuses. À titre d'exemple, depuis six ans, la pêche à la ouananiche est de très bonne qualité, signe évident que les populations d'éperlans étaient suffisantes pour soutenir le saumon d'eau douce.

En conclusion, la chercheuse avance que le lac Saint-Jean est un véritable cas d'espèce dans le monde et qu'à ce titre, toute intervention visant à influencer le cycle de reproduction de l'éperlan nécessitera l'établissement d'un cadre scientifique adapté à cette situation unique.