C'est ce qui se dégage de la tenue, hier soir, à La Baie, de la seconde partie de l'audience de la Commission d'enquête du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) portant sur le projet déposé par Promotion Saguenay en collaboration avec l'Administration portuaire de Saguenay. La commission est présidée par Pierre André, assisté de la commissaire Isabelle-Anne Bisson.
Une trentaine de personnes étaient présentes à l'Auberge de la Grande-Baie pour entendre les onze mémoires déposés.
Le Conseil régional de l'environnement et son représentant, Michel Lavoie, ont exprimé de fortes réserves concernant les impacts sur la préservation de la qualité des tourbières et milieux humides présents dans la zone d'étude. Le CRE craint qu'en ciblant le port de Grande-Anse pour devenir le point de réception et de distribution des produits pétroliers pour l'ensemble de la région, les risques d'accidents associés à une plus forte présence des bateaux n'augmentent.
Le fait que certaines compagnies minières soient à la recherche d'uranium dans le nord de la région porte le CRE à croire que ce minerai radioactif pourrait transiter par Grande-Anse et avoir des conséquences sur la population régionale.
« Il est clair, selon notre organisme, que ce projet de desserte ne constitue que la pointe de l'iceberg d'un projet beaucoup plus vaste qui risque de perturber davantage le territoire visé. «
Yves Gauthier, du Groupe Eurêko, a quant à lui a exprimé le même genre de préoccupation tout en recommandant à l'administration portuaire qu'elle revise le système de mesures d'urgence et qu'elle mette en place et accroisse les mesures de rétention sur le site du port de Grande-Anse afin de s'assurer que tout déversement demeure à l'intérieur du site. Dans le but de protéger la péninsule du Cap à l'ouest, qui recèle un potentiel faunique et de développement important, il a été demandé de circonscrire le territoire de développement du parc maritime intermodal et de compenser la perte des milieux humides détruits ou affectés.
Quant aux interventions individuelles, l'agriculteur Claude Villeneuve, de la Ferme Grand Toit, a exprimé des craintes qu'il ne puisse développé les terres qui lui appartiennent.
Soulignons que les mémoires présentés par l'Association des entreprises du parc industriel du Haut-Saguenay, de la Société des fabricants régionaux, de Ville de Saguenay et de la Chambre de Commerce de Saguenay ont appuyé sans aucune réserve le projet pour des motifs essentiellement reliés au développement économique.