La patience des amateurs enfin récompensée

Le lac Saint-Jean a été pris d'assaut dès les premières lueurs du jour, hier, par des centaines de pêcheurs impatients de « piquer « leur première ouananiche de l'année et, comme dans un conte de fée, les attentes de plusieurs ont été comblées malgré des conditions de pêche rendues difficiles par de forts vents du sud.


Aucun outil ne permet de mesurer l'affluence des pêcheurs sur le lac Saint-Jean pour l'ouverture de la saison, mais les adeptes de cette « religion « parlaient d'une ouverture historique tellement les embarcations étaient nombreuses le long des rives, notamment dans les secteurs de Chambord, Roberval, Desbiens et de la Belle-Rivière.

Les résultats de l'an dernier permettaient aux spécialistes d'envisager une saison 2012 fructueuse puisque les poissons capturés en 2011 étaient généralement plus gros que la moyenne et les prises ont été nombreuses. Les premiers rapports transmis au biologiste Marc Archer, directeur général de la Corporaiton LACtivité pêche, confirment une ouverture moyenne au chapitre des prises.



« Selon ce que nos auxiliaires de conservation ont constaté, il y a eu du succès pour le doré dans le secteur de la Belle-Rivière et un peu de ouananiches. La pêche a aussi été intéressante pour le doré et la ouananiche dans la baie de Desbiens, mais elle a été moins le long des rives dans le secteur Desbiens Chambord «, a indiqué au Quotidien le directeur de la corporation.

Marc Archer est le premier à admettre qu'une journée de pêche ne fait pas une saison et qu'avec les conditions qui prévalaient hier, il est difficile d'avoir un portrait vraiment juste.

À titre d'exemple, les pêcheurs n'ont pas été en mesure de couvrir tout le secteur de Saint-Henri-de-Taillon et de l'île Boulianne, ainsi que la pointe de Saint-Méthode, dans le secteur du « boam «.

Quant au secteur de Roberval, l'an dernier, pour la première journée de pêche, le festival organisé par l'Association Chasse et pêche Sieur de Roberval avait enregistré 80 captures. Sur le coup de 13 h, hier après-midi, la technicienne dépêchée par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune avait déjà pesé, mesuré et prélevé des écailles sur 40 ouananiches, dont quelques belles prises pesant entre quatre et cinq livres. Encore là, il est difficile de porter un jugement pour le résultat de l'ouverture dans cette zone puisque plusieurs pêcheurs ont choisi de sortir leur bateau un peu avant midi en raison des fortes vagues.



Marc Archer attribue la grande affluence des pêcheurs aux succès des dernières années. Il est convaincu que plusieurs renouent avec cette pêche en raison des succès sur la quantité et la qualité du poisson. La pêche à la ouananiche avait connu un déclin, mais depuis quelques années, le saumon d'eau douce est revenu à des niveaux pratiquement historiques lorsque l'on observe les enquêtes réalisées auprès des pêcheurs sur le lac Saint-Jean.

« Si l'on observe attentivement les statistiques publiées dans notre rapport annuel depuis 2006, on constate que la croissance de l'effort de pêche est pratiquement proportionnelle au succès de pêche. Ce n'est pas compliqué, pour attirer des pêcheurs, ça prend du poisson et nous récoltons le fruit de ces années d'abondance.

Même si la journée d'hier a été plus difficile, le biologiste est convaincu que le saumon d'eau douce sera encore au rendez-vous au cours des prochaines semaines. En plus des conditions de vent difficiles, la phase lunaire sur l'activité des poissons n'était pas à son plus haut et plusieurs pêcheurs ont indiqué avoir constaté la présence de gros poissons à une profondeur de 15 à 20 pieds.

L'abondance du poisson capturé pendant la saison 2011 et, surtout, la taille des saumons sont des indicateurs qui ne trompent pas quant à la situation des stocks de ouananiches dans le lac Saint-Jean.

L'autre élément qui contribue à faire croître aussi rapidement la fréquentation du lac Saint-Jean par les pêcheurs est la possibilité de combiner cette activité à la pêche au doré. Même si ce poisson offre un combat moins intéressant, il n'en demeure pas moins le favori pour la table.

Le lac Saint-Jean est l'un des seuls plans d'eau du Québec qui n'a pas été soumis à des restrictions sur les captures du doré jaune. Il est surtout abondant dans les secteurs de Saint-Méthode, Desbiens et Belle-Rivière.