Président et chef de la direction pour l'Amérique du Nord, Gregory Lampert a confirmé, hier, en entrevue avec Le Quotidien à partir de ses bureaux dans l'État du Kentuky, que l'entreprise ne prévoit aucun changement aux activités actuelles notamment de l'usine de la rue Neuville, dans l'arrondissement de Jonquière.
Questionné sur les inquiétudes émises par des leaders régionaux du secteur de l'aluminium sur la possibilité que cette entreprise imite Adylia Birla et ferme sa production comme à l'usine Novelis, M. Lampert a voulu se faire rassurant.
« Notre intention est de poursuivre la production dans nos deux nouvelles usines du Québec. À l'usine Lapointe, les employés produisent un produit unique (alliage), que nous ne fabriquons pas dans l'une ou l'autre de nos entreprises du Canada ou des États-Unis. Quant à l'usine Saint-Maurice, une partie de sa production est aussi faite dans nos usines de Saint-Jérôme et de La Malbaie, mais ses rubans d'aluminium sont aussi uniques. Nous n'avons donc pas l'intention de modifier quoi que ce soit. Nous allons pouvoir ajouter de nouveaux produits afin de mieux desservir nos clients canadiens et américains «, explique M. Lampert, lors d'un entretien téléphonique.
62 000 tonnes d'alliage
L'usine Lapointe, qui compte une soixantaine d'employés réguliers et une douzaine d'employés-cadres, produit annuellement un peu plus de 62 000 tonnes d'alliage mécanique et de conducteurs destinés à la confection de fils électriques. Il s'agit de baguettes et de tiges d'aluminium et d'alliage d'aluminium extrudés.
Le président nord-américain de GCC précise que l'entreprise connaît déjà la réalité québécoise en raison des actifs qu'elle y possède. Les usines de La Malbaie et de Saint-Jérôme fabriquent des barres d'aluminium, des câbles sous-marins, des câbles d'aluminium à bas voltage et des câbles de cuivre à bas et moyen voltages. Elles fonctionnent déjà à pleine capacité, dit-il.
Sans dévoiler les plans d'expansion de la compagnie, Gregory Lampert laisse entendre que son entreprise a réalisé une bonne transaction en devenant propriétaire des usines de Câble Alcan. Le coût de la vente a été fixé à 185 millions de dollars pour les usines du Québec, mais aussi pour celles situées en Ontario, aux États-Unis (2) et en Chine. Des détails restent à préciser avant que General Cable Corporation ne prenne officiellement possession des actifs de Rio Tinto Alcan. RTA avait fait savoir il y a quelques années qu'elle se départirait de ses produits usinés et d'emballage. Câble Alcan était la dernière portion en vente.
« Nos deux nouvelles usines du Québec sont très compétitives. Il faut aussi savoir que les installations de RTA ont une excellente réputation, qu'elles offrent une très bonne technologie, de bons produits et misent sur de très bons travailleurs «, précise le patron de l'entreprise américaine.