De futurs médecins s'impliquent

Philippe Lavallée et Benjamin Phaneuf, étudiants en médecine, qui entourent le psychiatre Rupert Lessard, ont participé à la campagne NOH8 contre l'homophobie.

La tenue, hier, de la Journée internationale contre l'homophobie a été l'occasion pour un groupe d'étudiants de la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke présents à Chicoutimi de souligner l'événement avec la tenue d'une séance de photographie spéciale.


Quelques étudiants en médecin, à l'initiative du comité sur la santé sexuelle et le VIH/Sida (SCORA) de la Fédération internationale des associations des étudiants en médecine, se sont faits photographier avec les lettres NOH8 peintes au visage.

Selon Benjamin Phaneuf, officier local du SCORA, cette séance photo tenue partout en Amérique du Nord fait suite à la proposition 8 de l'État de la Californie qui vise à rendre inconstitutionnel le mariage homosexuel. L'événement se voulait une façon pacifique de protester contre le non-respect des droits des homosexuels et des personnes en général. Lorsque toutes les photographies auront été rassemblées en provenance des facultés de médecine participantes, une grande mosaïque sera montée en guise de solidarité.

La séance photo a été suivie par une conférence-discussion prononcée par le Dr Rupert Lessard portant sur les stigmates dont les personnes sont victimes et la façon dont cela affecte leur développement psychologique et émotionnel.

Au cours de son exposé, le Dr Lessard a effectué un survol des travaux de recherche portant sur l'origine de l'homosexualité. Il a notamment souligné que diverses hypothèses tentant d'expliquer l'homosexualité sont devenues caduques dans les années 1990. On parle entre autres des déficiences neuro-anatomiques du cerveau ou d'autres organes ou encore des origines génétiques.

« Ce n'est pas vrai que les cerveaux des hétérosexuels et des homosexuels sont différents, selon les études qui ont été réalisées «, assure le Docteur Lessard.

Selon lui, l'origine de l'homosexualité s'expliquerait davantage par le développement psycho-cognitif des personnes jusqu'à l'âge de 12 ans, période de la vie durant laquelle l'enfant se sexualise. Le développement de l'homosexualité chez l'homme serait grandement lié à la perception que se fait l'enfant de son père.

« Un garçon homosexuel va percevoir son père comme étant froid, pas aimant, absent peut-être parce qu'il travaille la nuit et dort le jour ou pour d'autres raisons. Souvent, le garçon aura la perception d'être décevant pour son père. Il sentira son père comme une barrière «.

Ce qui explique, ajoute le conférencier, qu'à l'âge de la sexualisation, le petit gars qui a eu de la difficulté avec l'approche de son père recherchera la présence des autres hommes.

Chez la fille homosexuelle, selon le docteur Lessard, la perception du père joue également, mais différemment. Ainsi, une fillette dont le père donne la perception d'être menaçant ou épeurant, peut-être parce qu'il est costaud, cherchera l'image d'un père ailleurs. ll lui sera plus facile d'aller chercher ailleurs l'image du père et se tournera du côté des femmes.

Le Dr Lessard a expliqué que tout est question de perception et du tempérament de l'enfant et que les mécanismes complexes du développement psychologique expliquent que, dans une famille, on puisse retrouver autant d'enfants homosexuels qu'hétérosexuels.