«Il n'y a plus une banque qui veut prêter à nos membres que ce soit 5000$ ou 50 000$. Les banques exigent des garanties à cause de la fragilité de l'industrie forestière. Il faut que le gouvernement fasse quelque chose, car 55% des entrepreneurs forestiers du Québec sont en faillite technique», affirme la directrice générale de l'Association des propriétaires de machinerie forestière du Québec, Isabelle Tanguay.
Une soixantaine d'entrepreneurs de partout en province se rendront à l'Assemblée nationale pour avoir une discussion avec des ministres et des fonctionnaires. «Nous allons être huit au Salon bleu lors de la période de questions et les autres seront réunis dans une salle. Nous devrions avoir une rencontre avec le ministre Clément Gignac pour lui porter notre message», déclare-t-elle.
Le nombre de personnes a été limité à soixante pour le bon déroulement des rencontres. «Nous aurions pu être plus, car nos membres sont très mobilisés et veulent des changements. Chaque région a mandaté des personnes pour être bien représentée. Ceux qui sont en forêt ont décidé de quitter le travail et de se faire remplacer pour faire sentir l'urgence de la situation au gouvernement», souligne la directrice générale.
Elle mentionne que le temps presse, alors que la récolte est commencée et que certains propriétaires ne peuvent amorcer les travaux, car leurs machines sont confisquées par des fournisseurs qui ne sont pas payés. «Ça n'a pas de sens ce qui se passe, même les fournisseurs écopent et se retrouvent en situation précaire, car nos membres ne sont pas capables des payer. Il faut que le gouvernement intervienne. Nous avons des négociations en cours, mais il faut que ça accélère. Le ministère des Ressources naturelles doit donner son aval à nos propositions afin qu'elles soient amenées au Conseil du trésor», affirme Isabelle Tanguay.
En plus des garanties de prêt, l'Association réclame des programmes de subvention pour soutenir ces entreprises. Les forestiers se demandent pour quelles raisons ils ont été oubliés dans le budget Bachand alors que 400 M$ ont été prévus pour soutenir l'industrie forestière. «Si nous ne sommes pas là, c'est l'ensemble des opérations qui sont paralysées», lance-t-elle.
De plus, elle fait ressortir que le manque de main-d'oeuvre se fait sentir à cause de la situation précaire de l'industrie. Six finissants en opération forestière sur huit décident de changer d'emploi après s'être frottés à la réalité du travail en forêt. Des entrepreneurs doivent même recruter à l'extérieur du pays pour trouver des employés qualifiés.
Le député Denis Trottier devrait poser une question à l'Assemblée nationale ce matin.