Depuis quelques semaines, une rumeur circule à l'effet que la multinationale tenterait un ultime rapprochement avant la saison estivale. Lundi, le vice-président aux opérations de RTA-Métal primaire, Étienne Jacques, a confirmé sa volonté de dénouer l'impasse qui perdure avec les syndiqués, dans le cadre d'un entretien privé avec le député de Lac-Saint-Jean à l'Assemblée nationale, Alexandre Cloutier.
Il y a maintenant plus d'un mois que les deux parties ne se sont pas adressé la parole officiellement.
«Ils (les représentants de la compagnie) m'ont confirmé qu'ils souhaitaient de nouvelles négociations avant l'été. Maintenant, il faudra que cet intérêt se traduise par des faits. Lorsqu'on parle de négocier, il faut être ouvert à certaines choses, à faire des compromis», a exprimé le député Cloutier en entrevue téléphonique, quelques instants après la rencontre.
Invitée à commenter davantage sur les intentions de RTA à ce stade-ci du conflit, la porte-parole du groupe, Claudine Gagnon, explique la direction espère en effet conclure un règlement. Elle réitère cependant qu'il existe des limites que ne franchira jamais la compagnie.
«Nous le répétons, ce doit être un règlement à l'intérieur des balises de ce qu'on retrouve dans l'industrie de l'aluminium», insiste-t-elle.
Claudine Gagnon n'est pas en mesure d'élaborer sur les moyens qu'entend utiliser la direction pour provoquer la reprise du dialogue.
Il serait toutefois étonnant qu'une nouvelle démarche vouée à l'échec soit entreprise.
«Nous cherchons un moyen d'en arriver à un règlement. Ce lock-out ne sert à personne, quoi qu'on en dise. Si nous pouvons nous entendre avant l'été, nous allons certainement le faire», confie la responsable des relations publiques.
Bien que Claudine Gagnon refuse d'élaborer quelque hypothèse, il semble donc convenu qu'au cours des prochains jours, la multinationale sondera le terrain de façon à connaître l'état d'esprit de la partie syndicale.
Si de part et d'autre un rapprochement apparaît possible, le médiateur en sera alors saisi afin de convoquer les vis-à-vis. Cette hypothèse, exprimée par une source proche du dossier, n'a pas été confirmée par la porte-parole de RTA.
Interruption complète?
Toujours selon des bruits qui circulent entourant l'actuel lock-out, la compagnie serait prête à interrompre complètement les opérations de son usine almatoise si elle n'arrive pas à s'entendre avec ses 780 employés dans un délai relativement rapproché.
À ce sujet, Claudine Gagnon est catégorique: «Il n'est absolument pas question de cela en ce moment».
Lors de sa rencontre avec Étienne Jacques lundi midi, Alexandre Cloutier a une fois de plus soulevé l'importance d'une reprise des pourparlers.
Le député estime notamment qu'au-delà de son caractère économique, cet affrontement a une incidence sociale qu'on ne peut négliger.
«En laissant ce conflit s'éterniser, la compagnie prend un risque au niveau social. Tout ce qui traîne se salit. On le voit avec le dossier étudiant. À mon avis, il y a une part de risque qui doit être considéré», soutient le député Cloutier.
Ce dernier a aussi rappelé qu'une fois au pouvoir, un éventuel gouvernement péquiste analyserait en profondeur les ententes d'échanges liant RTA et Hydro-Québec.
Il a finalement abordé le projet d'expansion Alma II qui, selon lui, ne doit pas être écarté en raison de ce lock-out.
«Comme élus locaux, nous avons la responsabilité de rappeler l'importance de ce projet pour notre communauté. RTA a le devoir de produire 400 000 tonnes supplémentaires d'aluminium d'ici 2016, incluant les 60 000 tonnes de l'usine pilote AP60. Je continue de croire que 200 000 tonnes de capacité seront ajoutées à l'aluminerie d'Alma, une fois que la relation entre la direction et les employés sera à nouveau cordiale», conclut-il.