«On dirait le jour de la marmotte aujourd'hui. C'est comme si nous retournions deux ans et demi en arrière alors que la papetière fermait. On ne comprend pas ce qui se passe! Ça fait quatre mois qu'ils ont ça entre les mains en haut (gouvernement et Hydro-Québec). Nous avons une compagnie qui est prête à investir pour ouvrir la centrale de cogénération et le gouvernement met les ''brakes''. C'est incompréhensible. Assez c'est assez!», a lancé le président du syndicat, Pascal Cloutier.
Il était accompagné par une dizaine de travailleurs rassemblés dans le stationnement de la papeterie; outrés par le sort qu'on leur réserve. Julien Lamontagne n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. «C'est Jean Charest qui bloque, je suis certain à cause qu'il va déclencher des élections et faire une belle annonce. Est-ce qui va falloir que toutes les municipalités de la MRC marchent dans le parc des Laurentides pour se faire entendre ou bien manifester comme les étudiants qui se tiennent debout? Est-ce qu'il faut avoir un nom italien pour obtenir un job au Québec?», a-t-il fulminé.
Yves Guy se désole de la situation. «On crée de l'espoir chez les gars et c'est encore la déception. Il y a des travailleurs qui ont lâché leur job pour rentrer à l'usine, pis après deux semaines, c'est à recommencer. C'est désolant aussi pour les sous-traitants comme les camionneurs qui vont perdre des contrats.»
Hier, Résolu a annoncé à une vingtaine d'employés qu'il devait suspendre le démarrage, car Hydro-Québec a affirmé que l'analyse du contrat d'achat d'électricité à 10,6 cents du kilowattheure prendrait encore quelques semaines.
Nous n'avons pas réussi à joindre un porte-parole d'Hydro-Québec
«C'est très clair que nous étions prêts à démarrer. Des camions livraient des écorces et la majorité des travaux étaient exécutés. Nous n'avons pas obtenu de date sur une réponse de la part d'Hydro-Québec», a indiqué le porte-parole de Résolu, Pierre Choquette.
Une visite sur le terrain de l'unité de cogénération a permis de constater que des camions transportaient des copeaux et qu'une quantité évaluée à 15 000 tonnes étaient entassés sur le site.
Il faut rappeler que le démarrage de la centrale thermique représente la pierre angulaire de la réouverture de la papetière et redonnerait du travail à plus de 129 personnes.
Pascal Cloutier a déploré l'attitude du ministre Serge Simard qui n'a pas bougé dans ce dossier. «Il a montré beaucoup d'antipathie avec Résolu. Ce n'est pas justifié. Tu ne peux pas dire: tu n'es pas fin, tu n'auras pas ça. Ce sont les travailleurs qui payent», a-t-il ajouté.
Le maire Georges Simard a été prudent dans ses commentaires, mais a affirmé qu'il ferait des appels téléphoniques auprès de gens du Parti libéral pour s'informer sur ce qui bloque.
De son côté, Denis Trottier critique le gouvernement qui mettrait délibérément des bâtons dans les roues à Résolu. «Après 300 fermetures d'usines au Québec, une réouverture est un véritable tour de force. On devrait s'attendre à ce que le gouvernement déroule le tapis rouge pour en faciliter la réalisation, mais le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Clément Gignac, tergiverse et refuse ainsi de soutenir la communauté dolmissoise en réglant la question de la cogénération.»o