Ce résultat livré en fin de journée a soulevé les cris de joie de ceux qui souhaitent depuis quelques semaines de retourner sur les bancs d'école. Les larmes de déception coulaient sur les joues des ardents défenseurs du boycott des cours. Plusieurs étaient sonnés par le résultat, dont le président de l'association étudiante, Guillaume Néron, qui a pris plusieurs minutes pour retrouver sa contenance avant de parler aux médias. «On s'y attendait un peu avec le résultat des deux dernières semaines. Je persiste à croire que nous étions près du but et faire plier le gouvernement. Je me range derrière ce vote démocratique et je serai à mes cours demain matin (aujourd'hui)», a-t-il témoigné.

Le président assure que l'association va continuer à faire de la pression, mais en trouvant d'autres moyens de se faire entendre. D'ailleurs, des étudiants songent à boycotter leur cours, mais de faire leur examen afin de poursuivre la lutte.

Du côté de la direction, un grand soupir de soulagement. «D'un point de vue éducatif, je suis soulagé, car un cégep, c'est fait pour avoir des étudiants en classe. Aussi, les marges de manoeuvre devenaient de plus en plus difficiles à trouver pour offrir des scénarios pédagogiques viables pour les étudiants», a commenté le directeur général, Louis Lefebvre.

Ce dernier ne craint pas d'affrontement ce matin entre les deux clans. «Depuis le début, je suis très fier de la façon dont les étudiants se sont comportés. Ils ont démontré un très haut degré de démocratie et de respect et ça va continuer», a-t-il indiqué.

Hier matin, la place centrale du cégep était bondée. Même si l'assemblée a duré plus de quatre heures, les jeunes sont restés bien assis sur leur chaise pour écouter les interventions. Jamais le ton n'a monté. Une belle leçon de démocratie.

Au contraire des autres assemblées et signe que le vent tournait, les étudiants contre la grève se sont exprimés et fait valoir leurs points de vue. Malgré les divisions au sein du groupe, les échanges se sont faits dans le respect. La majorité est contre la hausse des frais de scolarité et refuse l'offre faite par le gouvernement Charest d'étaler la hausse sur sept ans, mais plusieurs ont témoigné que la grève est désormais inutile.

Les cours reprendront de manière normale ce matin, mais dès mercredi, c'est le nouvel horaire qui sera mis en place avec des périodes allongées de 15 minutes et un début des classes à 8h.o