Le directeur régional, Alain Thibeault, a précisé, hier, au journal Le Quotidien, que ce volume de bois tenait compte des derniers calculs sur la possibilité forestière réalisée par le Forestier en chef du Québec comprenant l'obligation d'appliquer une nouvelle réduction de 10 % dans les approvisionnements des industriels. La région compte sept unités d'aménagement et la réduction des volumes imposée par le Forestier en chef a été faite de façon proportionnelle à ce que les détenteurs de contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier (CAAF) détenaient dans chacune de ces unités.
Le calcul a été réalisé en fonction des besoins des usines. Depuis six mois, les spécialistes du ministère discutent avec les industriels pour établir les besoins en bois de chacune des scieries. Il s'agit d'un processus qui était également effectué sous l'ancien régime forestier.
Le directeur régional a indiqué que le premier bloc de 100 000 mètres cubes de bois est protégé de la politique de mise en marché des bois. Chaque usine a donc 100 % des approvisionnements jusqu'à 100 000 mètres cubes et tous les volumes additionnels seront amputés de 25 % pour être mis aux enchères et offerts à tous les industriels du Québec.
Les propositions déposées aux industriels sont de nature confidentielle pour les prochaines semaines, selon le directeur régional. Chaque entreprise dispose d'une période de 30 jours pour discuter de la proposition et des modalités. Il est assuré que certaines entreprises vont profiter de cette période pour contester les garanties d'approvisionnement.
Alain Thibeault n'a discuté d'aucun cas spécifique avec le représentant du Quotidien, mais tout le monde sait, dans le secteur forestier, que la papetière Résolu a fait des pressions publiques sur le gouvernement pour tenter d'obtenir des volumes de bois qui dépassaient les évaluations gouvernementales.
Les volumes de la scierie de Saint-Fulgence constituaient un problème de taille, puisque cette scierie dispose d'une capacité de transformation de 400 000 mètres cubes et elle détenait des approvisionnements de 700 000 mètres cubes découlant d'une promesse d'investissement faite lors de la restructuration du sciage au Saguenay. Dans le cadre du nouveau régime forestier, les promesses ne suffisent plus pour obtenir des approvisionnements et les usines doivent avoir les capacités de transformation réelles au moment de l'évaluation par les fonctionnaires.
Selon les informations obtenues par Le Quotidien, jusqu'à la semaine dernière, le ministre Clément Gignac avait maintenu le cap et imposé à la papetière le même régime qu'aux autres industriels de la forêt.
Encore la semaine dernière, les gestionnaires de la papetière ont effectué des visites à la direction du ministère, à Québec, afin d'obtenir des ajustements aux garanties d'approvisionnement. Résolu tentait de conserver les 800 000 mètres cubes de bois alloués aux scieries de Saint-Félicien et Roberval malgré l'annonce de leur fermeture par le président Richard Garneau.
Le redéploiement de ces approvisionnements dans les autres scieries placerait la papetière à l'abri des nouvelles dispositions du régime forestier sur la vente aux enchères de 25 % des approvisionnements globaux. Les garanties d'approvisionnement seront également présentées à la CRÉ et au conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean aux fins de consultation.
Dans l'évaluation des besoins des usines, le ministère intègre les volumes de bois disponibles dans la forêt privée (producteurs indépendants), la grande forêt privée et les lots intramunicipaux. Il s'agit d'une façon d'amener les entreprises à exploiter toutes les sources d'approvisionnement disponibles.
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