Tous avaient les traits tirés. Mais aucun d'entre eux ne semblait abattu par les efforts déployés. Ils venaient de passer sept jours à marcher dans des conditions pas toujours évidentes.
«Ils ont été impressionnants, a lancé d'emblée l'organisatrice et professeur Marny Lamontagne. Ils étaient motivés, ils se sont entraînés. Je les ai trouvés magnifiques. Ils n'ont jamais craqué et ils ont démontré une force de caractère incroyable.»
Mme Lamontagne a préparé le voyage en compagnie de Chantale Bouchard et Manon Desbiens, mais cette dernière n'a malheureusement pas pu prendre part à l'aventure. Au départ, 120 jeunes s'étaient montrés intéressés et ils ont finalement été 27 à prendre part à l'expérience.
Souvent interrompue par des parents venus la remercier, Mme Bouchard a expliqué que le Chemin de Compostelle est un voyage qui lui tenait à coeur. Elle et ses acolytes ont donc pensé le réaliser avec les étudiants. Et elles ne regrettent pas du tout leur expérience. Elles expliquent que les jeunes ont su se surpasser, se dépasser. Il n'y a jamais eu de découragement. Même quand le moral de certains semblait diminuer, le groupe se serrait les coudes et continuait les efforts. L'objectif pour eux était de se dépasser et il a été atteint.
Les étudiants du Séminaire ont donc parcouru 135 kilomètres en sept jours. Lors de la plus grosse journée, ils ont marché 25 km. Le départ s'est fait de Triacastela et l'aboutissement de tous les efforts a eu lieu à Saint-Jacques-de-Compostelle (Santiago de Compostella).
Les jeunes rencontrés étaient unanimes. L'expérience a permis de tisser des liens forts. Selon eux, ce voyage leur a permis de se dépasser et d'apprendre d'eux-mêmes.
«Nous avions une très belle gang. Mon but, en y allant, était d'avoir du plaisir, de vivre un 'trip de gang'. Et j'ai réussi. Sauf que là, je suis très fatigué!», a souligné Antoine Boucher quelques minutes après son arrivée.
Le groupe était accompagné de la guide Isabelle Vachon, de l'agence Spiritours. C'était la première fois qu'elle prenait part à ce type de voyage avec des jeunes et, selon Mme Bouchard, elle a adoré son expérience. D'ailleurs, la professeure a tenu à souligner que les jeunes ont été parfaits, à tel point que des agentes de bord ont fait part de leur appréciation face à leur comportement exemplaire.
Parents heureux
Inquiets, un peu. Fiers, énormément. Les parents qui attendaient les jeunes marcheurs semblaient impatients de pouvoir les serrer dans leurs bras. Au cours des derniers jours, ils ont vu à quel point leur enfant pouvait accomplir de grandes choses.
«Au début, il y a eu de l'inquiétude. Mais par la suite, je pensais à elle et je me disais que tout allait bien. Ils avaient de bons professeurs accompagnateurs. Je pouvais les suivre par internet, regarder les auberges et les gîtes dans lesquels ils dormaient. Je suis très fière, ils ont montré une grande force de caractère», a expliqué Hélène Lavoie.
Hélène Martel abondait dans le même sens. La page Facebook créée par le groupe lui a permis de suivre virtuellement sa fille. Et parfois, pour l'accompagner réellement, elle sortait marcher.