Pendant un peu plus d'un mois, elle a séjourné dans cet orphelinat afin de prendre soin de 21 poupons abandonnés. Les bambins de la pouponnière où elle travaillait étaient âgés entre deux semaines et neuf mois. Elle les appelle «mes petits coeurs», car elle a développé un attachement particulier à l'égard de ces enfants.
Pendant sa mission humanitaire, Annick Fortin était accompagnée par trois autres femmes de la région, soit Suzanne Perron, Isabelle Gagnon et Rose-Aimée Bouchard. Chacune d'entre elles était affectée à un secteur de l'orphelinat. Les enfants les surnommaient affectueusement «tita».
Annick Fortin, qui a mis en place ce projet, caressait ce rêve depuis quelques années. Pour cette dame qui a adopté deux enfants en Chine, le temps était venu de donner de son temps et, surtout, de l'amour à de jeunes orphelins. «C'est un autre monde. Le fonctionnement là-bas est très différent de notre rythme de vie. Nous sentions que les enfants étaient reconnaissants. Nous avons reçu beaucoup plus que ce que nous avons donné», affirme-t-elle.
Don de soi
Pendant des jours, Annick et ses comparses ont tenté d'apporter, à leur manière, un peu d'attention et de réconfort à ces jeunes. Elles ont côtoyé la pauvreté et la misère.
Une expérience qui fut extrêmement valorisante pour les quatre dames. Selon l'instigatrice du projet, c'était tout à fait «magique». Magique de se retrouver dans cet orphelinat et de donner naturellement ce qu'une mère a à offrir à un enfant, soit de l'amour et de l'affection. Et bien peu de ces enfants en avaient déjà reçu. «Nous avons créé une véritable chaîne d'affection pendant notre séjour là-bas et cela va demeurer, j'en suis certaine», croit Mme Fortin, qui a gardé des contacts avec le personnel infirmier et de jeunes femmes orphelines pour qui elle est devenue une confidente.
Depuis son retour, elle prend régulièrement des nouvelles de chaque enfant. Selon elle, certains jeunes de l'orphelinat ont développé beaucoup d'assurance pendant la durée du séjour.
Bien qu'elle qualifie cette mission de goutte d'eau dans un océan, le fait de donner à des enfants orphelins qui ne demandent rien en retour peut avoir un impact significatif pour le reste de leur vie, croit Annick Fortin. «Car pour faire un océan, ça prend une goutte d'eau à la fois», conclut la missionnaire, qui souhaite répéter l'expérience.