Le projet soulève plusieurs questions

Claude Bouchard, directeur de Promotion Saguenay, Carl Laberge de l'Administration portuaire de Saguenay, et Jean-Yves Bouchard, vice-président de IBII-DAA, ont répondu aux questions des citoyens présents.

Le projet d'aménagement d'une nouvelle desserte ferroviaire de 12,5 km reliant le port maritime de Grande-Anse au réseau du Roberval-Saguenay a soulevé des questions éparses de la part des 70 citoyens qui se sont présentés, hier soir, à la réunion d'information organisée par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).


Le projet de 34 M$ piloté par l'Administration portuaire de Saguenay et Promotion Saguenay a fait l'objet d'une présentation de la part des promoteurs représentés par Carl Laberge, de l'administration portuaire, Claude Bouchard, de Promotion Saguenay et Jean-Yves Bouchard, vice-président de la firme IBII-DAA, après quoi le public présent a pu interroger les promoteurs sur les nombreux aspects du dossier.

Rappelons que le projet affecterait cinq résidences situées à une distance de moins de 60 mètres de l'emprise de la future voie ferrée. La réalisation du projet implique l'achat d'emprises sur 23 terrains privés en milieux agricole et forestier pour une superficie de 36,4 ha, dont 4,4 ha représentant des emprises sur des terres agricoles. Plus de 72 % de l'emprise ferroviaire traverserait des milieux humides engendrant une perte de superficie de 24 ha. Il y aurait perturbation des sentiers de motoneige et de quad existants en plus de la mise en place de plusieurs nouvelles traverses à niveau publiques et privées.



Pour le promoteur, la nouvelle desserte permettrait d'assurer l'intégration des modes de transport au Saguenay-Lac-Saint-Jean tout en positionnant la région pour profiter des opportunités d'affaires offertes par le plan nord et son développement minier, entre autres, avec le secteur de Chibougamau.

Parmi les points d'information soulevés par le public, plusieurs citoyens affectés directement par le passage de la future ligne de chemin de fer ont interrogé le promoteur sur le tracé choisi en fonction de l'occupation du sol, des niveaux de vibration ressentis lors du passage de convois, des taux de bruit mesurés en fonction de la direction des vents, de la dispersion de poussière et la dévaluation des propriétés touchées.

Parmi les informations qui sont ressorties, le citoyen Claude Villeneuve, du chemin du Plateau a interrogé le promoteur sur l'acquisition d'une emprise de 50 mètres plutôt que les 30 mètres requis par le seul passage du chemin de fer. M. Laberge a expliqué que les 20 mètres supplémentaires s'expliquent par la volonté du promoteur de prévoir l'aménagement d'un corridor qui pourrait servir dans le futur à l'aménagement d'une ligne de transport des eaux de procédés, de gaz naturel ou une ligne électrique.

Yves Casavant, du Conseil des Montagnais du Lac Saint-Jean, a demandé si le promoteur a mesuré l'impact régional, de la hausse du trafic ferroviaire découlant du transport de minerais provenant de la région de Chibougamau sur les populations concernées, dont celle de Mashteuiatsh. « Il n'y a pas eu d'impact sur le milieu régional puisque le train passe par Mashteuiatsh. C'est une question importante pour le Conseil des Montagnais «, a commenté M. Casavant.



La création d'emplois chez les débardeurs de Grande-Anse et les retombées économiques pour l'ensemble de la région ont été soulevées, mais sont demeurées sans réponse puisque le promoteur ne peut prévoir quels tonnages supplémentaires seront transportés avec l'aménagement de la nouvelle desserte.

Pour le promoteur, la région demeure dans l'énigme de la poule et de l'oeuf. M. Laberge a rappelé que bon an, mal an, environ 400 000 tonnes de marchandises transitent par Grande-Anse via environ 60 bateaux. Il y a 15 à 20 ans, 95 navires circulaient à Grande-Anse. « Actuellement, dans le port de Sept-Îles, un seul bateau chinois peut transporter 400 000 tonnes, l'équivalent d'une année d'activité de Grande-Anse.

Soulignons que les citoyens ont jusqu'au 13 avril prochain pour déposer une demande d'audiences publiques.