Le porte-parole de l'hôpital, Patrice Vachon, s'est limité à dire qu'il y avait effectivement eu quatre agents de sécurité dépêchés à l'urgence. De plus, personne au sein du personnel n'a été blessé par les gestes posés par l'individu qui était en possession d'un couteau.
Les deux policières accompagnaient les ambulanciers qui transportaient Dany Harvey, alors qu'il était fortement intoxiqué. L'homme a réussi à prendre une policière au cou et a bien failli l'étouffer. Il a aussi tenté de désarmer la seconde policière. Pendant ce temps, les agents sont intervenus et le personnel infirmier est parvenu à injecter un sédatif à l'individu en crise.
«Les policiers ont reçu un appel des ambulanciers qui se trouvaient sur la rue Bossé pour aller chercher un homme sur le sol. Ils ont demandé assistance quand ils ont constaté l'état de l'homme. Les policiers l'ont reconnu et savaient qu'il était sous le coup d'un mandat d'arrestation. Une fois à l'hôpital, ils ont informé l'individu de la situation. C'est à ce moment qu'il s'est complètement désorganisé et qu'il a tenté de désarmer une policière», a résumé le policier Jean Boily, porte-parole de la Sécurité publique de Saguenay.
Dany Harvey a comparu, hier matin, au Palais de justice de Chicoutimi, sous un total de six chefs d'accusation : deux voies de fait, voies de fait armées, tentative de prendre l'arme de service d'une policière ainsi que possession de méthamphétamine et de cannabis. Il demeure incarcéré jusqu'à la tenue de son enquête sur remise en liberté, lundi prochain.
Stationnement
L'événement prend sa source, hier, vers 17h10, sur un terrain de stationnement de la rue Bossé. Deux ambulanciers sont appelés à porter secours à un individu qui gît sur le sol.
La présence de deux policières pour accompagner un individu dans un lieu public comme un hôpital a évidemment soulevé des questions sur la nature de l'intervention. Selon le porte-parole de la Sécurité publique de Saguenay, il n'y a pas de protocole ni de règle sur la composition des patrouilles.
Ce dernier insiste pour dire que la situation a dégénéré une fois à l'hôpital et qu'il était impossible de prévoir cette réaction qui a été tout de même brutale. Les policières utilisent les mêmes techniques que les policiers pour immobiliser un individu et il n'est pas dit qu'un homme policier n'aurait pas été surpris par les gestes de Dany Harvey.
La présidente du syndicat des infirmières de l'hôpital, Martine Côté, a souligné que le personnel infirmier n'a pas le droit de procéder à la fouille des personnes qui se présentent à l'urgence, à l'exception des cas identifiés de psychiatrie. Ce qui explique qu'une personne peut traverser les différentes lignes de sécurité avec une arme en sa possession. Dans le présent dossier, Martine Côté estime que la réaction du personnel de sécurité a été adéquate.
Présence d'une arme
«Il y a quand même une réalité et c'est ce que les infirmières me faisaient remarquer. Il y a toujours un inconfort lorsque les policiers se présentent sur le département avec leur arme puisque les gens sont conscients que des personnes en crise peuvent tenter de les désarmer. Nous sommes toutefois conscients qu'ils viennent pour nous aider et faire leur travail.»
Lorsque des personnes démontrent des signes de violence semblables à ceux de mardi soir, le personnel de l'urgence lance un code blanc. Les services de sécurité comprennent qu'ils doivent se rendre à ce département pour soutenir le personnel infirmier.
Le seul endroit où les policiers se départissent de leur arme est l'ambulance. Ils placent leur ceinturon dans la valise de la patrouille au moment de monter dans l'ambulance et le reprennent en arrivant à l'hôpital.