Pas de grève au Cégep de Jonquière

Kim Samson

Les étudiants du Cégep de Jonquière ne feront pas la grève. Ils ont voté à 60,1% contre cette option.


Ils n'imiteront donc pas les étudiants du Cégep de Saint-Félicien, qui ont voté plus tôt cette semaine en faveur de la grève dans une proportion d'un peu plus de 55%.

«Je suis extrêmement fière de ce que nous avons accompli, soulignait Laurence Gagnon, du camp du non à la grève, quelques instants après la sortie des résultats du vote qui s'est déroulé sur trois jours. Je crois que nous avions une longueur d'avance dès le départ. Le camp du oui à la grève est parvenu à rallier plusieurs personnes, au cours des derniers jours, mais nous avons quand même réussi à l'emporter avec une grosse majorité.»



Près de 65 000 étudiants sont en grève, au Québec, afin de protester contre la hausse des frais de scolarité (augmentation de 1625$ sur cinq ans) annoncée par le gouvernement de Jean Charest.

Au total, 2293 étudiants ont voté, à Jonquière, dont 891 en faveur de la grève et 1340 contre.

«La démocratie a parlé. Nous devrons faire un bilan pour comprendre ce qui s'est passé, pointe la présidente de L'Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Jonquière (AGEECJ). Je ne devrais probablement pas dire cela, mais je pense que la démagogie du camp du non à la grève a fait en sorte qu'ils ont gagné. Mais bon, le résultat est là et nous allons l'assumer», soutient celle qui a été victime d'intimidation au cours des dernières semaines.

Le vote... technique



Les deux camps affirmaient, hier soir, que le «vote technique» a fait la différence.

«Les étudiants d'ATM ont voté massivement contre la grève. Même chose pour les étudiants du Pavillon Lionel-Gaudreault (génie). Quelque 70% des étudiants du Cégep de Jonquière étudient dans une technique, et je crois que cela a pu faire une différence», affirme Mathieu Morin, du camp du «oui à la grève».

«Les gens des programmes techniques, surtout ceux de 2e et de 3e années, ne voulaient pas rater leurs stages. Plusieurs n'iront pas à l'université, de sorte que ça leur causait des problèmes sans vraiment leur rapporter», croit Laurence Gagnon.

Mathieu Morin, qui a fait un débat contre Laurence Gagnon plus tôt cette semaine, ne cachait pas sa déception, hier soir.

«Nous ne nous attendions pas à ça. Nous ne croyons toutefois pas que cela signifie que les étudiants sont en faveur de la hausse. Ils ont lancé un message clair qu'ils souhaitent que d'autres options que la grève leur soient proposées. Pour ma part, ça fait trois ans que je m'implique dans le mouvement étudiant, et jamais je n'aurais proposé ou appuyé une grève si j'avais cru qu'un autre moyen était envisageable.»



(La suite dans la version papier du Quotidien)