Élever des wapitis

Les Européens fonts des voyages spéciaux pour repartir avec un trophée de chasse; d'immenses bois de wapiti. Cette année, huit places seront disponibles pour chasser un wapiti.

Quel plus beau projet de retraite que de créer une ferme d'élevage de wapitis ? C'est le rêve un peu fou qu'ont réalisé les frères Robert et Ghislain Rousseau de Saint-Stanislas. Ils ont racheté, il y a trois ans, ce projet amorcé par un Suisse venu s'installer dans la région.


Robert, poussé au chômage avec la fermeture de la papetière de Dolbeau, s'occupe de son troupeau avec soin. L'hiver, il s'y rend chaque jour pour leur donner du pain. « Je ne pensais pas aimer autant ça, c'est devenu une passion. Ce sont vraiment de magnifiques animaux. De plus, la qualité de la viande est vraiment surprenante. Je peux vous dire que ma femme et moi on ne mange plus beaucoup de boeuf depuis qu'on a découvert le wapiti », mentionne Robert Rousseau.

Les 22 bêtes ne manquent pas d'espace pour se promener. La Ferme cynégétique s'étend sur trois lots, soit plus de 120 hectares. « On gère bien notre troupeau pour ne pas qu'ils deviennent trop gros pour l'espace que nous avons. L'été, ils peuvent boire à notre lac. Ils ne manquent pas de nourriture, je peux vous le garantir », mentionne pour sa part Ghislain.



Preuve que le site est grand, on y trouve plus de cinq kilomètres de sentiers. Ça représente un grand territoire de chasse. « Nous avons eu des Français qui sont venus chasser cette année et ils tenaient à tuer les bêtes sans être guidés, car ils disaient que le parc était trop petit. Ils n'ont pas réussi et sont arrivés très fatigués à la fin de la journée, ils ont constaté que le parc était suffisamment grand. Le lendemain, nous avons dû leur faciliter la tâche pour leur trouver un gros mâle », raconte Robert.

Jusqu'à maintenant la majorité des chasseurs sont des Européens qui viennent pour un trophée de chasse.  Comme ils ne peuvent repartir avec la viande en Europe, ils se contentent des bois et de la tête qu'ils font naturaliser chez Mario Bilodeau de Normandin.

Par respect pour le troupeau, les deux hommes promettent de n'abattre que huit jeunes bêtes par année et quelques gros mâles pour ceux qui veulent payer le prix pour ramener d'immenses bois à la maison. Comme ils sentent qu'il y a de la demande pour ce type de chasse, ils vont commencer à publiciser leur ferme.

(La suite dans la version papier du Progrès-Dimanche)