L'état des glaces reste incertain

L'état des glaces demeure incertain.

En raison de l'état des glaces à l'Anse-à-Benjamin et à l'Anse-à-Philippe, les amateurs de pêche blanche de ces deux secteurs ne peuvent pour le moment sortir leur cabane. Ils devront continuer à utiliser pour une période indéfinie les navettes mises à leur disposition, tandis que la vitesse de circulation des motoneiges et VTT sera maintenue à 5 km/h.


En ce qui a trait aux secteurs de Grande-Anse et des Battures, des évaluations seront réalisées dans les prochains jours afin de déterminer si le même type de mesures devra s'appliquer.

C'est ce qu'a indiqué le maire Jean Tremblay, hier, alors qu'il dévoilait le rapport d'expertise réalisé par la firme Hydro Météo à la suite de la découverte, le 29 janvier dernier, d'une fracture dans la glace s'étendant sur plus de 260 mètres en direction sud-ouest. Le maire était accompagné du directeur aux incendies, Carol Girard.



Le géographe physicien Pierre Corbin a réalisé 114 micro-forages ainsi que 22 315 mesures d'épaisseur de la glace à l'aide d'un radar Ice Proliling System (IPC), le 1er février dernier. Même si les travaux ont permis de déterminer que l'épaisseur moyenne des glaces se situe à 43,3 centimètres dans les deux secteurs avec une moyenne de 38,4 cm pour la glace effective (la plus solide), Hydro Météo constate qu'il y a une grande variabilité des épaisseurs sur l'ensemble du site qui repose sur différents types de glaces (blanche, grise et noire) offrant toutes des capacités portantes différentes. On y mentionne que le couvert de glace est relativement solide dans les secteurs des rues déneigées avec des épaisseurs variant de 40 à 50 cm tandis qu'à l'extérieur de ces rues, la glace semble moins épaisse ou résistante. La firme en arrive à une capacité portante moyenne de 12 744 livres.

En ce qui a trait à la fameuse fracture de glace constatée le 29 janvier, l'analyse des experts révèle qu'elle peut avoir été créé par un phénomène récurrent comme la marée, en combinaison ou non avec d'autres facteurs tels le vent ou les vagues des bateaux qui entrent et sortent dans la baie des Ha! Ha !.

Le rapport s'attarde sur la position de la fracture puisqu'il mentionne qu'il faut regarder du côté de mère Nature et de phénomènes reliés aux activités humaines. Le temps relativement doux, en décembre et janvier, a retardé de deux à trois semaines l'épaississement de la glace par rapport aux normales. Le poids mal réparti des cabanes (qui ne respecte pas les distances suggérées par le guide de la CSST) dans un secteur de glace plus fragile a pu jouer un rôle, de même que la vitesse de déplacement des véhicules pesant plus de 1500 livres sont deux éléments ayant pu contribuer à la détérioration de la situation.

Compte tenu de ces constats, Hydro Météo émet sept recommandations, soit :



interrompre la circulation de véhicules de plus de 1500 livres (déjà en application pour une période indéterminée).

effectuer une surveillance accrue des conditions de glace au rythme de deux fois par jour.

réduire la vitesse des véhicules de plus de 1500 livres à 5 km/h.

baliser la fracture et mettre en place des ponts de bois.

nouvelle analyse de l'état du couvert de glace du secteur est de l'Anse-à-Philippe et de l'Anse-à-Benjamin avant la réouverture de la circulation automobile.

aucun déménagement de cabanes pour une période indéterminée.

à long terme, la gestion du site doit être supportée par des analyses rigoureuses de tous les paramètres météorologiques, hydrologiques et glaciologiques tenant compte de la répartition spatiale des cabanes.