L'individu s'est rendu au quartier régional de la SQ à Chicoutimi, hier, pour y déposer sa plainte en vertu de l'article 241 du Code criminel.
«On dénonce les gens qui incitent au suicide d'une jeune fille de 15 ans dans une cour d'école. Pourquoi ne devrait-on pas dénoncer des politiciens qui font la même chose? Les prisonniers sont aussi des humains.»
Le citoyen de Saguenay a vécu une dépression qui l'a poussé à faire une tentative de suicide en 2010.
Il qualifie les propos du sénateur d'outranciers et croit qu'ils pourraient avoir des conséquences néfastes. «On sous-estime souvent la portée des paroles qu'on peut tenir, surtout en public, croit Jacques McBrearty. La moindre petite pointe peut être perçue comme un incitatif supplémentaire par quelqu'un qui est vulnérable au niveau de sa santé mentale.»
Se disant scandalisé par ces affirmations entendues mercredi, M. McBrearty a songé toute la nuit à ce qu'il pourrait faire pour contrer de tels propos incitant des personnes à mettre fin à leurs jours. C'est ainsi qu'il a décidé de porter plainte.
Peine de mort
Jacques McBrearty ajoute que si le sénateur Boisvenu souhaite rouvrir le débat sur la peine de mort, qu'il le fasse ouvertement et sans détour. «Les propos de M. Boisvenu ont provoqué un tollé avec raison. Dans un pays civilisé, ça ne se fait pas. J'espère qu'il y aura des suites. M. Boisvenu s'est fait varloper par le milieu politique. J'espère la même chose par des gens portant une toge.»
Peu importe l'issue judiciaire, M. McBrearty espère que le dépôt de sa plainte alimentera le débat sur la peine de mort et permettra à certains de défendre des principes moraux. M. McBrearty, qui avoue être membre du Bloc québécois, se dit conscient que le dépôt de cette plainte peut avoir des répercussions, mais il estime qu'en matière de droits de la personne, il faut que les bottines suivent les babines.
(Avec La Presse Canadienne)
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