Les grands enjeux du conflit almatois

Rio Tinto Alcan dépose ses offres finales aux travailleurs de l'Usine Alma. Celles-ci seront soumises aux syndiqués dans le cadre d'assemblées générales qui se dérouleront au cours de la prochaine semaine.

Neuf jours se sont écoulés depuis le déclenchement du lock-out à l'Usine Alma de Rio Tinto Alcan, et encore, aux yeux des observateurs, plusieurs questions demeurent sans réponse quant aux offres et demandes des deux parties.


Tous définissent cet affrontement tel celui de la sous-traitance et du plancher d'emplois. Deux grands concepts qui demeurent toutefois indéfinis.

A-t-on abordé, ne serait-ce que brièvement, le projet d'expansion Alma II ?



Joints hier, les responsables du Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Alma et de la compagnie Rio Tinto Alcan ont accepté d'approfondir davantage sur les discussions qui ont eu lieu au cours des derniers mois et qui ont débouché sur l'impasse actuelle.

La partie syndicale sur...

... le plancher d'emplois

Essentiellement, le plancher d'emplois proposé par le syndicat des Métallos d'Alma se vulgarise ainsi : une règle de trois à partir des performances actuelles de l'aluminerie.



Le terme « plancher d'emploi « constitue un irritant pour l'employeur. Aussi préfère-t-il désormais utiliser l'expression « niveau d'emplois « pour définir ce point litigieux.

Le niveau d'emplois, donc, se calculerait en tenant compte du tonnage de la division almatoise (438 000 tonnes métriques) et du nombre de syndiqués (778).

Selon Marc Maltais, la proposition syndicale prévoyait que le nombre de travailleurs grimperait de façon proportionnelle advenant la réalisation du projet Alma II.

Toutefois, une hausse de production engendrée par l'évolution technologique ne nécessiterait aucune nouvelle embauche, ce qui procure une certaine flexibilité à l'employeur dans son développement.

Dans le cas d'une diminution de la production, la direction aurait la liberté de réduire son personnel selon l'équation élaborée par le syndicat.

On prévoit qu'entre vingt et trente travailleurs almatois prendront leur retraite d'ici 2015. L'âge moyen des membres du syndicat est d'environ 41 ans.



(La suite dans la version papier du Quotidien)

La partie patronale sur...

... le plancher d'emplois

Fidèle à sa ligne directrice, Rio Tinto Alcan demeure catégorique: un tel engagement rendrait la division almatoise vulnérable dans un marché aussi compétitif que celui de l'aluminium.

Lorsqu'il s'est adressé à la presse le 3 janvier dernier, le vice-président responsable des opérations au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Étienne Jacques, a répété qu'il est impossible pour la compagnie de se lier les mains en garantissant un nombre d'emplois syndiqués dans ses divisions.

« Le niveau d'emplois est un paramètre de l'équation économique. Il est clair qu'on ne peut pas s'engager aujourd'hui pour un futur qu'on ne connaît pas. «

En ces termes, la responsable des relations publiques de la compagnie, Claudine Gagnon, reprend le message livré par son supérieur il y a quelques jours.

Elle ajoute toutefois une nuance très importante dans ce dossier : la production d'aluminium. Le « core business «, entend-on souvent pour décrire ce dont elle fait état.



En effet, si elle refuse de s'imposer un nombre minimal de travailleurs, la direction entend réserver à ses employés syndiqués la totalité des opérations de production de métal gris.

« On veut conserver l'expertise du procédé à l'intérieur de notre système «, confie Claudine Gagnon.

Essentiellement, elle identifie ainsi l'électrolyse, la coulée, les anodes.

« Certains ont la fausse impression que tous nos employés actuels seront remplacés par des sous-traitants lorsqu'ils prendront leur retraite. Ce n'est pas vrai. Nous voulons continuer de faire de l'aluminium avec nos employés RTA et être encore là pour plusieurs décennies. Nous voulons demeurer des spécialistes de l'aluminium», dit-elle.

(La suite dans la version papier du Quotidien)