« On va être un petit peu la porte d'entrée pour le gouvernement du Canada dans le Grand Nord «, explique le conseiller Yvon Boucher, représentant de la ville de Gatineau au sein de la corporation de l'aéroport exécutif de Gatineau-Ottawa (AEGO).
Les dirigeants de l'AEGO ont retroussé leurs manches, après un premier échec dans leurs démarches pour réunir le financement nécessaire à la création d'une nouvelle desserte aérienne vers Bagotville. La volonté de plus en plus affirmée du premier ministre Jean Charest de développer le Grand Nord est venue apporter de l'eau à leur moulin. Avec sous le bras une nouvelle étude d'impact, ils sont maintenant confiants de convaincre les bailleurs de fonds récalcitrants d'embarquer dans l'aventure.
Hier matin, les dirigeants de l'aéroport ont empoigné leur bâton de pèlerin et sont venus quérir l'appui du maire Marc Bureau et de la ville de Gatineau. Le plan de financement compte plusieurs partenaires et prévoit la création d'un fonds de réserve de 210 000 $ qui permettra de tenir le coup, le temps que la nouvelle desserte se rentabilise.
Rentabilité et profits
« On est venu dévoiler les résultats de notre étude et dire qu'il y a une possibilité d'atteindre la rentabilité, de faire des profits avec une nouvelle liaison aérienne vers Bagotville. On pense que nous sommes dans une position stratégique pour créer de l'activité économique. Avec une nouvelle liaison, les compagnies de l'Outaouais qui veulent participer au Plan Nord auront une porte d'entrée pour le faire «, fait valoir Yvon Boucher.
Plusieurs transporteurs aériens ont manifesté leur intérêt à exploiter une desserte vers Bagotville. L'aéroport a pu s'en assurer au moyen d'un premier appel d'offres lancé le printemps dernier, puis d'un second, où certaines exigences ont été précisées, au mois de juillet suivant. La desserte consisterait en deux allers-retours quotidiens, du lundi au vendredi. La liaison directe serait d'une durée d'une heure quinze environ. « On a plusieurs transporteurs intéressés. On n'a pas encore fait un choix. Mais ce ne sera pas un problème, dès la minute où la liaison va se concrétiser. On pense être capable de lancer la nouvelle desserte à temps pour le 1er février 2012 avec des tarifs plus bas que ceux offerts par Air Canada «, avance M.Boucher.
Cette fois-ci, M.Boucher est confiant de réunir les fonds nécessaires pour financer la nouvelle liaison aérienne. En juin dernier, toutes les contributions étaient confirmées, sauf celle de 85 000 $ du ministère québécois des Transports. « Je pense que ça devrait marcher, et que tout le monde va embarquer «, dit M. Boucher.
Une liaison vers Bagotville devrait attirer une clientèle de militaires devant voyager entre la base militaire de Saguenay et la capitale canadienne, des gens d'affaires, certains employés fédéraux du centre fiscal de Jonquière, des politiciens, ainsi qu'un certain nombre de voyageurs de Plaisance.