La prison à vie 41 fois

Gérald Gallant a reconnu avoir tué 27 personnes à l'aide d'une arme à feu et avoir tenté d'en liquider 13 autres, entre les années 1979 et 2003.

Gérald Gallant est condamné 41 fois à la prison à vie avec possibilité d'une libération conditionnelle dans 25 ans. Le tueur à gages pourrait donc célébrer son 83e anniversaire de naissance en prison avant de recouvrer la liberté.


Celui qui est devenu témoin repenti, terme plus joli que délateur, a avoué 28 meurtres et 13 tentatives de meurtre depuis qu'il s'est rangé du côté de la justice. Les déclarations qu'il a fournies ont permis de mener à l'arrestation de 10 personnes la semaine dernière. Ces présumés complices devront à leur tour faire face à la justice.

La carrière de Gallant a commencé en 1969 à Chicoutimi par une première condamnation à 23 mois de prison. Quatre autres peines de prison ont suivi jusqu'en 1980. L'homme s'est tenu loin des tribunaux jusqu'en février de l'an dernier, alors qu'il a été condamné deux fois à la prison à vie.



 

Hier, au palais de justice de Québec, Gallant a admis avoir commis 27 meurtres et 12 tentatives de meurtre, dont celle de Louis «Melou» Roy, survenue en août 1997 à Jonquière. Des aveux qui lui ont valu autant de condamnations à perpétuité.

Déjà, en février 2008, l'homme de 58 ans avait reconnu avoir commis un meurtre et une tentative de meurtre à Sainte-Adèle. Il avait écopé deux peines de prison à vie. Les 41 peines ne s'additionnent pas, mais sont purgées concurremment.

Le récit de certains meurtres commis par Gallant a de quoi glacer le sang, tellement il est accompli avec froideur. Ce n'est pas un scénario de Hollywood, mais la vraie vie vécue par des victimes, des proches et des témoins.



Quand le tueur à gages acceptait un contrat, il épiait sa cible pendant quelques jours et passait à l'action. Quand, par exemple, il savait que sa cible était attablée dans un restaurant ou dans un bar, il entrait, se dirigeait directement vers la victime, vidait son arme qu'il laissait sur place, et repartait par la même porte.

Avec la mafia

S'il a beaucoup travaillé pour les Rock Machine, Gallant a aussi accepté des contrats d'autres groupes, dont la mafia, le gang de l'Ouest, et même d'un commanditaire de Vancouver.

Dany Paquet a manqué de respect envers un membre d'un groupe criminel. Gallant a accepté le contrat de l'abattre. Gilles Côté, un complice dans une affaire de vol dans une bijouterie, a parlé aux policiers. Gallant l'a abattu.

Le tueur à gages obtient de Marcel Lefrançois le contrat de tuer André Haince, à Lévis, le 27 septembre 1982, pour la somme de 15 000 $. Deux ans plus tard, Lefrançois n'a versé que 3000 $. Gallant l'assassine.

Roland Ruel louait à Beauport des locaux à un groupe opposé, locaux visés par des cocktails Molotov. Ruel a parlé aux policiers de ses soupçons sur les auteurs de la tentative d'incendier l'édifice. Gallant l'a abattu.



L'hôtelier Denis Lavallée a été abattu dans son bureau à Donnacona parce qu'il est soupçonné d'avoir changé d'allégeance. On croit que Guy Lévesque est un informateur de police. Il est abattu le 15 avril 1995.

Pendant l'épisode de la guerre opposant les groupes de motards criminels, 165 meurtres ont été commis, auxquels il faut ajouter 181 tentatives de meurtre et 16 disparitions, a précisé l'avocat de la poursuite.